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                  NOTICE SUR VICTOR ORSEL.                     505
négligeant la pensée pour ne s'occuper que de la forme, traitent
de barbares les œnvres de l'École primitive , où les idées reli-
gieuses sont exprimées à l'aide de poétiques symboles.
   Le premier résultat de ses nouvelles études fut le tableau le
Bien et le Mal, ouvrage qui a été si peu compris, si critiqué,
et qui cependant est plein de beautés morales très-dignement
rendues.
   Mais bientôt se présente pour Orsel l'occasion d'un nouveau
triomphe. Le choléra-morbus se déclare à Paris, en 1832. Tous
les départements sont dans une appréhension inexprimable ;
Lyon est menacé, des précautions sanitaires sont prises par
l'autorité, le clergé engage les fidèles à s'adresser au ciel pour
obtenir l'éloignement du fléau. La population religieuse répond
à l'appel de ses pasteurs, et chaque jour de nombreux pèlerins
visitent la chapelle de Fourvières.
   Lyon est épargné.... Les savants cherchent à en expliquer la
cause, les sceptiques l'attribuent au hasard, mais le peuple re-
ligieux reste persuadé que l'intercession de la Sainte-Vierge a
seule pu produire ce miracle. On veut perpétuer le souvenir de
cette protection céleste, des souscriptions ont lieu, on vote un
tableau commémoratif ainsi que l'agrandissement de la chapelle
sainte dont l'étendue ne suffit plus à l'empressement des fidèles.
   Plusieurs artistes sont sur les rangs, tous recommandables
par leur mérite, leur talent et leurs ouvrages précédents. Orsel
l'emporte. Seize mille francs lui sont alloués et comptés, et la
chapelle de Fourvières aura bientôt un magnifique ouvrage.
   Orsel devait briller sur un plus vaste théâtre. Parmi les nom-
breux artistes chargés des travaux de peinture exécutés dans la
capitale de la France, il ne pouvait être oublié, et la chapelle de
la Vierge, dans l'église de Notre-Dame-de-Lorette est confiée
à son talent.
   A cette époque, la rénovation de la peinture à la cire, due aux
savantes recherches de M. de Montabert, agitait le monde ar-
tiste et savant. D'anciennes habitudes luttaient contre elle, la
peinture à l'huile était imposée. Orsel, pénétré des avantages de
cette rénovation, réussit enfin, après mille peines, à obtenir l'au-