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186 LES INSUBRES fies vaillants), et se précipita sur l'Italie d'où elle chassa les Sicules (1). « II. Ce ne fut pas sans avoir longtemps résisté, dit M. Amédée Thierry, que les Sicules abandonnèrent à la horde gallique leur terre natale ; les combats qu'ils soutinrent contre elle sont men- tionnés par les anciens historiens, comme les plus sanglants dont l'Italie eût été jusqu'alors le théâtre. Vaincus enfin, ils se retirèrent au midi de la Péninsule, d'où ils passèrent dans la grande île qui prit d'eux le nom de Sicile. Cet événement qui livrait à la race celtique toute la vallée du Pô, eut lieu vers l'an 1374 avant notre ère. Les vainqueurs ne s'arrêtèrent pas là , ils poussèrent leurs conquêtes jusqu'à l'embouchure du Tibre : ce fleuve, le Néra (Nar), et le Trento (Truentus) devinrent la fron- tière méridionale de leur empire qui, s'étendant de là aux Alpes, embrassa plus de la moitié de l'Italie. « Possesseurs de ce grand territoire, les Ambres ou Ombres s'y organisèrent suivant les usages des nations galliques. Ils le par- tagèrent en trois régions ou provinces déterminées par la na- ture du pays. La première, sous le nom d'Is'Ombrie (2) ou de Basse-Ombrie, comprit les plaines circumpadanes ; la seconde appelée Oll'Ombrie ou Haute-Ombrie, renferma les deux ver- sants de l'Apennin et le littoral mon tueux delà mer supérieure; la côte de la mer inférieure, entre l'Arno et le Tibre, forma la troisième et reçut la dénomination de Vil'Ombrie ou d'Ombrïe maritime [Hist. des Gaulois, t. i, p. 12). III. Quelques siècles après cette invasion, les Tyrrhéniens ou Rhasènes (3), si célèbres dans l'histoire sous le nom d'Etrusques, (i) Voir : i° Histoire des Gaulois, par M. AMÉOÉE THIERRY, t. I, pag. 10. 2° Dissertation de M. JOLIBOIS, curé de Trévoux, sar l'Histoire ancienne du pays de Bombes, dans laquelle il dit que « les Ambarres faisaient sans doute partie de l'expédition des Ombres, et peut-être la composaient-ils entière. » Du mot Amhra les Latins ont fait Âmbro. PI. Ambrones.— Umber. PI. Vmbri. (2) Is, in, en langue celtique, signifie : bas, inférieur. (3) Ce peuple, dit M. Thierry, ne reconnaissait pour son nom national que celui de Rhasena, en ajoutant l'article Ta Rhasena, d'où les Grecs, pro- bablement, ont fait Tyrseni et Tyrrheni. « Ces peuples, dit Scliœll (//iw, cibrérj. de la LitU'r. rom,, t. ] , pag. 26),