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DES BORDS DE LA SAONE. 187 s'emparèrent du pays occupé par les Ombres, qui fut appelé dès- lors l'Etrurie, du nom des vainqueurs. Les Ombres ne se rési- gnèrent pas tous à la servitude. Plusieurs se réfugièrent dans les vallées des Alpes, notamment les Caturiges que Pline appelle Insu- brium exules (liv. m, ch.xvn). «Un grand nombre repassèrent dans les Gaules où ils retrouvèrent place, comme le dit M. Thierry, soit parmi les Helvètes (1), soit parmi les tribus éduennes sur les bords de la Saône [Hist. des Gaul. 1.1, p. 16). « Les Ombres, ajoute cet historien, furent accueillis comme des frères devaient l'être sur les bords de la Saône et parmi les tribus helvétiennes, où ils perpé- tuèrent le nom d'Isombre [ibid. , INTROD. , p. XLIII). » IV. Malgré la conquête des Etrusques, l'indépendance et le nom insubriens ne périrent pas entièrement dans la contrée circum- padane. Quelques tribus concentrées entre le Tésin et l'Adda résistèrent aux efforts des Etrusques, et parvinrent à se mainte- nir dans leurs cantons, où elles furent rencontrées, plusieurs siè- cles après, par des Insubres venus en Italie des bords de la Saône, avec l'expédition de Bellovèse (2). Voilà ce que nous dit la Tradition. Essayons de faire connaî- tre comment elle est arrivée jusqu'à nous. sont appelés par les Grecs Tyrrhéniens ou Tyrséniens ; les Romains les nom- maient ïusques ou Etrusques ; le pays qu'ils habitaient lorsque ces conqué- rants de l'Italie eurent les premiers rapports avec eux, fut désigné sous la dé- nomination d'Etrurie ; eux-mêmes s'appelaient Rasena. « Les recherches des savants du dix-huitième siècle ont prouvé jusqu'à l'évidence que les Rasena étaient un même peuple avec celui que les Romains appelèrent Rheti. Cette identité se montre dans les noms des lieux et dans les monuments étrusques qu'on a trouvés dans le ïyrol. Les Rheti étaient Celtes, et par conséquent les Etrusques l'étaient aussi. Cependant, comme ils arrivè- rent en Italie longtemps après les Celtes, et qu'ils eurent, dans leurs institu- tions et dans leurs actes, un caractère tout à fait original, on doit les considérer comme un peuple particulier. » (i) Les Ambrons. V. PLUTABQOE, Vie de Marius, (a) Tit.-Liv„ 1. 5 , c . a 3 .