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                   BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                      145


LA CHANSON DE CHAQUE MÉTIEB, par Charles PONCI, ouvrier maçon
            de Toulon. Paris, i85o, un vol. in-12.

   M. Charles Poney, le poète ouvrier maçon, de Toulon, vient
de publier un recueil de chansons dans lesquelles il a cherché à
glorifier le travail et à relever aux yeux de chaque ouvrier la
profession qu'il exerce. Noble tâche! En effet, faire aimer le
travail, ennoblir le plus pénible labeur, c'est bien là une source
féconde d'inspirations, et un but capable de tenter le cœur d'un
poète. M. Ch. Poney a ouvert la voie. 11 y a dans ce recueil des
chants pleins de verve et de poésie, il y a peut-être trop d'élé-
vation dans la forme. On voudrait plus de simplicité et de fran-
chise. Nous aurions surtout désiré que l'auteur ne descendît pas
jusqu'à des métiers qui ne servent qu'à voiler le plus souvent
d'autres industries ou des vices comme la paresse et le vagabon-
dage. Nous voulons parler des chansons : Les Marchands d'al-
lumettes chimiques, les Chiffonniers, les Joueurs d'orgue, que
nous avons vu figurer avec quelque étonnement dans ce recueil.
11 est encore des métiers qui ne comportent pas la chanson,
comme les chants du Souffleur et du Facteur de la poste.
   Cette réserve une fois faite, nous louerons la plupart des
chants qui composent ce volume. Nous citerons, entre autres, la
chanson du Forgeron, du Matelot, du Tisseur, du Laboureur
du Mineur et celle du Fossoyeur.
   Voici, en quels termes, Georges Sand encourageait et conseillait
Charles Poney :
   « J'ai toujours désiré qu'un poète fit sous un titre tel que celui-
ci : La chanson de chaque métier, un recueil de chansons popu-
laires, à la fois enjouées, naïves, sérieuses et grandes, simples
surtout, faciles à retenir et sur un rhythme auquel pussent s'a-
dapter des airs connus bien populaires ou des airs nouveaux fa-
ciles à composer. Ou, à défaut de musique, que ces chants fussent
si coulants et si simplement écrits, que l'ouvrier simple sachant
à peine lire, pût les comprendre et les retenir. Poétiser, ennoblir
chaque genre de travail; plaindre en même temps l'excès et la
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