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92                      TABLEAU DE LYON.
 des Amis-des-Arts est une chose d'intérêt tout-à-fait populaire.
 Aussi la Société lyonnaise des Amis-des-Arts est-elle la plus
prospère de toutes. Lyon est, après Paris, îa ville la plus ar-
 tistique qu'il y ait en France, celle où s'achète le plus de livres,
 de tableaux et d'Å“uvres d'art, celle qui contient le plus grand
 nombre de peintres, d'architectes, de sculpteurs, de graveurs,
d'orfèvres, de statuaires, d'imprimeurs distingués. Il y a encore
une chose qu'on ne saurait trop exalter, c'est la noblesse avec
laquelle s'y exerce la profession médicale. Le corps médical
 de Lyon se recrute constamment dans les rangs les plus éle-
vés et les plus riches de la société; il forme ici une aristo-
cratie éminemment bienveillante, accessible, généreuse, cha-
ritable. Nulle part, il n'est aussi désintéressé qu'ici : il unit les
lumières, la science et la doctrine à la dignité. La médecine et la
chirurgie lyonnaises méritent la haute réputation dont elles
jouissent. On comprendra facilement qu'avec un corps médical
ainsi composé de pareils éléments , Lyon doit s'enorgueillir de
ses médecins et leur prodiguer les honneurs. Aussi, est-ce par-
ticulièrement parmi eux qu'on choisit des maires de Lyon, des
députés , des présidents de l'administration des hospices, des
 conseillers de département et d'arrondissement.
   Le sentiment religieux, à Lyon, a une énergie, une cohésion
que je ne trouve que là. Je ne connais pas de centre de po-
pulation où les choses de foi et de culte aient l'importance
qu'elles ont ici, occupent autant de place que dans cette auguste
métropole, si justement nommée la Rome française. C'est que le
culte, à Lyon, s'exerce toujours avec une majesté sans exemple
dans le monde. Quelle église admirablement constituée que la
SAINTE ÉGLISE DE LYON , quelle liturgie majestueuse, anti-
que , pittoresque, malgré tous les coups qui lui ont été portés
par les propres chefs du diocèse de Lyon, que cette liturgie ve-
nue d'Orient avec le premier pontife de Lugdunum, sur les ailes
de la foi primitive ! Quelle modestie et quelle science dans le
clergé, quelle fermeté dans sa discipline, quel dévouement de
sa part au principe français, et quelle obéissance spirituelle vis-
à-vis de Rome! 0 admirable réaction du culte sur les hommes