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                          TABLEAU DE LYON.                            93
   apostoliques qui le célèbrent ! Nul clergé au monde n'a et ne sait
   inspirer à ses auxiliaires, même les plus infimes ,• à tout ce qui
  l'entoure, cet aspect liturgique , cette onction , cette humilité ,
   cette quiétude, cette sérénité, cette profonde conviction du re-
  gard , cette candeur patriarcale de la figure , cette dignité et ce
   calme de la démarche, cet ineffable recueillement que nous ne
   saurions trop exalter. Cela est poussé si loin, que les enfants de
   chœur qui servent la messe, passent gravement derrière l'autel,
  pour changer de place le missel. Le clergé de Lyon est le plus sé-
  rieux de tous les clergés. À ses yeux, l'église est un Heu à part, où
  rien du monde ne doit arriver. Nul n'a une plus haute idée que
  lui de ses devoirs, de son ministère, de son rôle dans le temple et
  dans la société -, nul n'est plus sérieux et plus ferme. Il se rappelle
  et a constamment sous les yeux l'ancien clergé de Lyon, dont les
  cahiers, dressés en 1788 et 1789, furent si remarquables par leur
  indépendance de tout préjugé , leur patriotisme et leur sagesse.
  Le culte lyonnais se développe avec toute la pompe des basiliques
  romaines ; mais, placé dans la double auréole des traditions
  orientales qu'il continue et des idées françaises si éminemment
 favorables aux cérémonies chrétiennes, il a une dignité, un éclat
  sobre, qui n'appartiennent qu'à lui seul. — Le culte catholique
 est la chose la plus importante, le fait lyonnais le plus saillant
 que le visiteur intelligent ait à observer dans la deuxième capi-
 tale du royaume. Il n'y a pas de ville française qui étonne plus
l'étranger par les variétés de costumes religieux de femmes et
d'hommes qu'on rencontre dans les rues, par le nombre de
prêtres qui sillonnent en tous sens la cité. — Lyon est si péné-
tré du sentiment catholique, que , même après les événements
de juillet 1830 , qui portèrent le trouble dans les cérémonies
extérieures du culte en tant de villes, les saintes espèces n'ont
jamais cessé d'y être portées ostensiblement aux malades au son
de la clochette, précédées des lanternes , et suivies d'une petite
procession de céroféraires.
   Eh oui ! l'Eglise de Lyon est la seule de l'univers qui, par
ses cérémonies et ses traditions, ait voulu constamment remon-
ter au berceau de ses fondateurs, qui ait gardé ses usages pro-