page suivante »
SAINT-MAUMCE-DE-VIENNE. 29 Lyon. Sous les fenêtres du rez-de-chaussée, vous remarquerez un système d'élégantes colonnettes, et une boiserie moderne qui probablement voile quelques détails curieux d'ornementa- tion byzantine. Au fond de la tribune ou apside, justement à la place qu'occupait la chaire du pontife, dans le temple constan- tinien, est un siège épiscopal en marbre blanc, des premiers âges chrétiens. Cette vénérable relique rappelle , par sa forme , les chaises curules sacrées, encore si communes en Italie. L'aire de l'avant-chœur et du chœur présente un pavage vul- gaire de dalles alternativement blanches et noires. L'autel majeur ou mensa sacra, posé à la romaine au centre du presbyterium, est coupé dans le goût du siècle de Louis XV : il a pour riche matière les marbres de Gênes et de Sienne (vert et jaune) ; au centre du coffre, se détache, franchement sculpté, le monogramme grec du Christ. Ce meuble liturgique ne man- que pas de noblesse, et satisfait et le cœur du fidèle et les yeux de l'artiste. Au flanc méridional de l'apside, s'élève le mauso- lée d'Armand de Montmorin, archevêque de Vienne, primat des primats des Gaules. Ce monument de marbre eut pour ordon- nateur Henry Oswald de la Tour-d'Auvergne, archevêque de Vienne, et pour artiste d'exécution Michel-Ange Stoltz, qui en fit'les sculptures à Rome. Ce tombeau, d'un majestueux appareil, concourt à relever l'éclat du premier sanctuaire vien- nois. On suit, à Saint-Maurice, l'ancienne liturgie viennoise légè- rement modifiée par la malheureuse invasion des rits nouveaux. Les chapelles latérales, dont l'espace réuni à celui des trois nefs donne à la basilique une largeur générale dans œuvre de 36 mètres, offrent la manifestation de toutes les phases de l'é- eole gothique et du XVIe siècle. C'est dans l'ancienne chapelle de Sainte-Apollonie , servant aujourd'hui de baptistère, que se voit l'épitaphe du roi de Bourgogne Boson. La quatrième cha- pelle, sous la basse-nef australe, est embellie de deux merveil- leuses niches ornées, du XVe siècle. On remarque, dans la sixième du même flanc, un vaste cénotaphe ressemblant à une crédence du XIIIe siècle, et d'admirables fresque arrivées à l'état fruste, mais dont la coloration pourrait être rajeunie. Dans la