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24 SAINT-MA.UR1CE-DE-VIENNE. rage; on a commencé par ravitailler la voûte si profondément lézardée et si chancelante. Le succès de l'entreprise a dépassé toutes les prévisions : toutes les galeries, tous les couronnements, flambeaux, meneaux, seront successivement rétablis dans leur état normal ; on remplace en ce moment les nervures frustes ou mutilées des grandes baies ogivales du clerestory de la nef majeure. La restauration du monument se poursuit sous l'ha- bile direction de M. Quenin, architecte de Grenoble. Le moyen appareil prédomine dans la construction générale de Saint- Maurice. III. INTÉRIEUR. Tout homme tant soit peu initié au sentiment du beau moral et idéal ne peut résister à une profonde émotion de l'âme, à une inexprimable jouissance des yeux, en franchissant le seuil de la basilique viennoise. Étendue, majesté des lointains, unité et invariable régularité du plan, merveilleuse harmonie d'en- semble, malgré les soudures diverses qui ont allongé le monu- ment, et les différentes couches d'art que les siècles ont déposées sur lui, tout ici frappe le spectateur de surprise et d'admiration. Avec le cœur le plus prosaïquement vulgaire, le moins prédis- posé aux saintes initiations chrétiennes, on se sentirait de vive force entraîné au recueillement et à la prière. La récente restau- ration de la voûte majeure, peinte d'azur, semée d'étoiles d'or, a enlevé au vaisseau cet air de tristesse, de solitude et de dé- laissement qu'il avait il y a moins de vingt ans. L'effet général du temple, malgré le plan romano-byzantin rigoureusement suivi dans son développement, les bases exclusivement romano- byzantines, les zones de même style qui caractérisent l'édifice, l'effet général, dis-je, est eelui de la cathédrale gothique, effet exactement conforme à celui de Saint-Jean de Lyon, pour la ré- gion apsidaire seulement. Quant à la nef, elle n'offre aucune analogie avec celle de ce dernier temple, si hardiment coulée dans