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632                      LA R E V U E     LYONNAISE

on refuser des travaux sans valeur ? Et de quel nom appeler ceux
qu'on imprime aujourd'hui, s'il est vrai que l'on rejette l'ivraie?
Impossible assurément d'y voir du bon grain.
   Si ce que je propose s'effectuait, les savants mieux prévenus
n'hésiteraient plus à leur confier quelques-uns de leurs nombreux
travaux ; les Sociétés s'enrichiraient et l'émulation grandirait
entre elles; leurs publications seraient plus recherchées, et la
science y gagnerait infiniment.
   Les modifications pourraient encore, selon M. Haag, porter sur
d'autres points non moins importants. Ce critique a raison
de dire que les Sociétés historiques de province devraient,
plus souvent qu'elles ne le font, publier des catalogues d'actes,
des cartulaires , des recueils de documents , des chroniques
locales, des inventaires d'archives1, des correspondances admi-
nistratives ou diplomatiques. M. le pasteur Bossert lui répond
que les archives se centralisent beaucoup trop aujourd'hui pour
permettre aux travailleurs isolés d'entreprendre des publications
de ce genre: une semblable tâche ne peut être menée à bonne fin
que dans les centres, et encore faut-il parfois compter avec le
mauvais vouloir de ceux qui devraient être les premiers à vous en
fournir les éléments ! Cette objection n'est vraie pour la France du
moins, que dans une certaine mesure. Dans beaucoup de départe-
ments, la centralisation, bien qu'officiellement ordonnée, n'a pas
 encore eu lieu, et les vrais travailleurs pourraient profiter des
richesses de leurs archives communales ; mais l'apathie domine,
 et la négligence avec laquelle on conserve la plupart du temps ces
 dépôts a été la seule cause de l'ordonnance ministérielle, parfai-
 tement justifiée à nos yeux.
    Il y a une autre source précieuse de documents que je me permet-
 trai de signaler aux Sociétés savantes, puisqu'elles paraissent n'en
 pas faire un suffisant usage. Je veux parler des archives seigneu-
 riales, généralement fort riches, pleines d'intérêt parce qu'elles se
 rapportent à des personnages illustres ou au moins distingués de

   i La Société des Antiquaires de l'Ouest vient d'inaugurer ce système en publiant à
ses irais l'Inventaire des Archives communales de la trille de Poitiers, dressé
par feu M. Rédet (Mémoires, tome V, 2 mc série, aimée 1882). Poitiers, impr. Tolmer,
lib.- Druineaud, 188L