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              LE CONGRÈS DES SOCIÉTÉS SAVANTES                                   623

mités de tout genre n'étaient venues trop prématurément paralyser
leurs inutiles efforts ; vieilles avant l'âge, elles végètent, sans trop
songer au lendemain, de peur de succomber, parce que le lende-
main est trop voisin de la chute dernière. Cette classe est la plu
nombreuse sans contredit. — Enfin les troisièmes sont les jeunes
recrues delà science historique; d'un bond, dès leur entrée dans
la lice, elles ont conquis un rang honorable, où elles pourront se
maintenir longtemps; l'avenir est à elles, parce qu'elles seules
comprennent le rôle d'une Société savante, dans le sens vrai du
mot1. Ici, l'impuissance de la vieillesse ; — Là, l'insouciance de
l'âge mûr : — Enfin, l'enthousiasme de la jeunesse.
   Je ne voudrais pas faire de personnalités, et malgré tout je vou-
drais appuyer mon dire sur des preuves tangibles. Ne suffit-il pas
d'ouvrir un volume des Mémoires de l'Académie d'Aix (Bou-
cbes-du-Rhône)2 pour se convaincre du premier point? Dans la
seconde catégorie je rangerais volontiers la Société archéologi-
que d'Eure-et-Loir3. Enfin la jeune association qui parait rem-
plir, à mon sens, les meilleures conditions d'avenir et de prospé-
rité serait la Société des archives historiques de la Saintonge
et de l'Aunis1.
   Il faut, à une Société comme à un individu, un revenu suffi-
sant et une vitalité suffisante. L'homme, â la rigueur, peut s'en
contenter. A une Société il faut quelque chose de plus. La troi-
sième condition indispensable est l'énergie, — l'énergie de se dire
que l'on n'a pas assez fait et qu'il y a toujours mieux à faire.
Quo non ascendant ?
   Pourquoi cette énergie manque-t-elle à la plupart d'entre elles ?


   ' A deux reprises déjà, en 1877 et en 1881, le Ministère de l'instruction publique
a fuit imprimer, par les soins de MM. Ul. ROBKUT et H. OMONT, la liste aussi com-
plète que possible des sociétés savantes actuellement existantes en France. Depuis
1881 on a signalé quelques fondations nouvelles.
   2
      Fondée en 1808, a publié 12 volumes de mémoires et quelques brochures à part
(Cf. Revue des Sociétés Savantes, 1877 (2e semestre, pp. 219 220),
   3
      Fondée en 1856, a publié 7 volumes de mémoires, 6 volumes de procès-ver-
baux, et quelques volumes à part comprenant des cartulaires, e t c . . (Cf. Revue des
Sociétés savantes, 1877, (2* semestre), pp. 244-245).
   4
      Fondée en 1874, a publié 14 volumes d'Archives, et 5 volumes de Bullet w
trimestriels (Pons, inipr. N. Texier; Saintes, librairie Mortreuil).
      JUIN 1884.   — T. VII                                                 40