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               UN MANUSCRIT DE LA LÉGENDE DORÉE                     583
brables. Ce livre n'est donc pas rare, mais il est bon de faire connaître
celles de ses reproductions qui se distinguent par des variantesdans
le texte, par des additions, et surtout par des représentations d'é-
pisodes de la vie des sain ts. Le volu me de la Légende dorée conservé
dans la bibliothèque de la ville de Mâcon nous a paru être dans ce
cas, et mériter une description à cause de l'intérêt qu'il présente au
double point de vue de l'art et de l'iconographie. Ce volume n'est
malheureusement que le troisième tome de l'exemplaire ; les deux
autres sont, dit-on, en Angleterre, mais c'est le plus important des
trois, parce qu'il renferme des légendes qui ne.se trouvent pas dans
les exemplaires ordinaires, ce dont on peut se convaincre par la
comparaison de notre volume avec la dernière édition de la Lé-
gende dorée donnée, en 1843, par M. Brunet1.
   Le manuscrit sur vélin, in- folio, à longues lignes, se composait
de deux cent soixante-quinze feuillets ; quatre ont été enlevés.
Il est encore orné de soixante-dix-huit miniatures, dont trente-
deux sont polychromes, et quarante-six en grisaille rehaussée d'or.
Ces miniatures offrent les représentations d'une, de deux ou de
trois épisodes de la vie du saint dont elles ornent la légende. L'écri-
ture est une grosse cursive bien formée. Les rubriques sont en rouge,
les scènes représentées dans les miniatures sont traitées d'une façon
complète, et avec une science de perspective remarquable. Ge sont
de véritables tableaux, dans lesquels figurent des personnages ac-
cessoires, disposés sur divers plans. Les fonds, au lieu d'être formés
par une mosaïque d'or et de couleur, comme aux treizième et
quatorzième siècles, offrent des paysages avec des arbres et des
 monuments.
   Plusieurs grands peintres du quinzième siècle ne dédaignèrent
 pas de travailler à des mkiiatures ; mais la plupart des livres
 enluminés à cette époque le furent par des praticiens, plus ou moins
 habiles, qui, peignant toujours les mêmes sujets de la même ma-
 nière, produisirent des œuvres d'une ennuyeuse banalité. Les
 miniatures des maîtres sont fort rares, et nous n'oserions prétendre
 que celles du manuscrit de Mâcon, sans nul doute de l'école bour-
 guignonne, soient dues a l'un deux ; mais nous ne pouvons admettre

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      2 vol. gr. io-18, Paris, Gosselin.