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                                BIBLIOGRAPHIE                                        521

   Il n'est qu'un espoir de salut, le Pape. Le Pape, c'est Benoît XIII, alors
 assiégé en son palais d'Avignon, par ls maréchal de Boucicaut : « Va le déli-
 vrer, dit Pons, il te délivrera ! »
    Un corridor souterrain relie entre eus le repaire de Château-Renard et le
 Vatican d'Avignon. Pons remet à sa fille la clef du conduit mystérieux. La belle
 enfant part.
   Le capitaine du palais lui fait doux accueil ; c'est Rodrigue de Lune, neveu de
 Benoît XIII :
                        Se fau, digue, prendrai d'aleto;
                        Digas me lèu coque voulés...
                         • Vole, faguè la gento Nerto,
                         —
                         Veire lou Papo !..

   Et Rodrigue accompagne Nerte, sa Nerte ! Benoît XIII se sauve à Château-
Renard. Mais Nerte échappera-t-clle à Satan! Oui, peut-être, si elle prend le
voile en l'abbaye de Saint-Césaire d'Arles.
   Le jeune fille se résigne... Rodrigue, à la tête de ses hommes d'armes, esca-
lade les murs du monastère, et enlève celle qu'il aime.
   Séparés encore, les deux amants se retrouvent après maintes aventures, au
château de Laurade.
   L'amour de Rodrigue s'est épuré dans l'épreuve.
   Satan survient; c'est le maître et seigneur de Laurade. Nerte est sienne; il
l'aura, bon gré, m a l g r é . Raisons, prières, menaces, rien ne le fléchit; il s'avance
vers la jeune fille, prêt à l'emporter dans l'abîme ; mais

                        Lou valourous nebout dôu Papo
                        Sus Lucifer, comme un lioun,
                        Part, e moustrant lou crousihoun
                        De soun espaso,treiusénto
                        Que per la poumo ié presènto :
                        Au noum dou Paire, au noum dou Fiéu
                        E dôu Sant Esperit de Dieu
                        A reïre, vièi dragas, a reire !..

   Ici le tonnerre éclate, puis une tempête, qui balais aux quatre vents du ciel et
le château, et Satan, et Rodrigue. 11 ne resta rien que Nerto changée on pierre :

                        Resté ren qu'uno mourgo en pèiro
                        Que desempièi aqui se gueh-o
                        Drecho au mitan d'un plmestéu
                        Même a la plaço dôu castèu.

   Après quoi, l'archange saint Gabriel, patron de ces lieux, emporta devant Dieu
les âmes de Nerte et de Rodrigue, sauvées ensemble l'une par l'autre.
   Un proverbe des pays d'oc : « Le diable porte la pierre, » sert d'épigraphe à
Nerte, et donne ]a moralité du livre, qui est celle-ci : Dieu est plus fia que Satan ;
Satan pi opose et Dieu dispose; Satan sème et Dieu moissonne ; Dieu a toujours
le dernier mot...

  IL Bienvenue à l'œuvre nouvelle, voire au nouveau poète !
  Car ce n'est plus l'ancienMistral qui se représente semblable à lui-même ; mais