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LE SALON LYONNAIS 229 Il est regrettable que les second et troisième plans du tableau Vie orientale (36) de M. BARATTI, ne répondent pas à l'éclat et à la solidité du premier. Son Maure fumant, accroupi dans un coin d'une vaste salle, regardant à ses pieds un amas d'armes magnifi- ques, est vigoureusement enlevé ; ainsi que le serviteur berbère qui se tient prêt à obéir aux ordres de son redoutable maître. Dans le fond, on distingue mal des femmes couchées sur le sol, dans des positions variées, réduites à des dimensions si minimes, que la perspective me semble avoir reçu quelque entorse de ce chef. Mais il faut en finir avec les tableaux de genre, caries paysages attendent et ils sont nombreux ; cependant je voudrais encore citer les Paysanneries solides, et attachantes par leur vérité rustique, de M. BEAUVERIE, le Coin de Bazar ensoleillé et grouillant, de M. DEBAT-PONSAN, le Marchand d'Oranges, par M. CHARLES BRUN ; le Bout de Conversation d'une Esmeralda rustique avec sa chèvre, enlevé d'une touche spirituelle par M. CARPENTIER ; les Brebis de MM. BRISSOT DE WARVILLE, JOLRDAN et autres a n i - maliers ; le Rêveur de M. BALER ; Bacio de M. COURAJOD; le bel Intérieur de Saint-François d'Assise, par M. WYLD, une des meilleures œuvres que nous ait envoyé cet artiste. Et j'allais oublier Y t'cot de Lantara de M. BRILLOUIN, amu- sante scène du dix-septième siècle, peinte avec vigueur et entrain, et les deux toiles de M. SIMON DURANT. Celles-là , le public n'a pas besoin d'être averti qu'il les doit regarder avec prédilection. Devant le Scandale surtout (186), ii y a toujours un amas de curieux, amas justifié par la finesse, l'esprit et le talent avec les- quels sont composés, rendus, cette scène de nos mœurs relâchées. La Commission des Amis des Arts a fait les honneurs du salon à quatre paysages considérables et par leur importance et par la valeur de leur auteur. M. G. ALLEMAND, nous montre un site pittoresque à Château- Vieux-sur-Suran (Ain) (4). Au premier plan une mare d'un effet extraordinairement juste. L'ensemble a de la grandeur, mais l'im- pression est d'un vert fatigant, cru, et doublé de jaune. Je ne sais qui a dit que les arbres de M. ALLEMAND étaient bordés de chenille verte et jaune; -c'est absolument exact, — mêmes qualités, mêmes défauts, dans les deux tableaux de cet artiste, qui peint à l'effet, MARS 1884. — T. VII. 15