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230 L A R E V U K L Y 0 N M AIS F, sans s'inquiéter des gens qui, regardant de près, et applaudissant à l'effet, ont la faiblesse de tenir à la forme autant et plus qu'au procédé. M. APPIAN est le favori de tout le monde, et sa notoriété dépasse les horizons lyonnais, mais pourquoi, a-t-il adopté une perspec- tive si fantastique? Dans son Jour de pluie au Murillon (13), je défie tout spectateur de se placer au point voulu pour que les barques du premier plan, lesestacades des bains du second, et les falaises du troisième, soient vues à la fois sur nature, comme le peintre les a vues sur son chevalet. La mer est bien faite, les barques sont bien faites, tout est bon par morceaux, c'est l'en- semble qui cloche. La petite marine qu'a acquise la Société des Amis des Arts, nourrice des arts et de M. APPIAN, ne me semble pas à la hauteur d'un talent comme le sien, malgré le séduisant chatoiement de couleurs qui distingue cette peinture de fantaisie. Un autre pensionnaire de la Commission, M. PONTHOS-CTNIER, a peint comme pour elle les Délaissés de VAllier (454). Cette toile un peu froide, peuplée d'arbres un peu conventionnels, — c e n'est pas révolutionnaires que je veux dire— est cependant, une des' meilleures qu'ait produit M. PONTHOS-CINIER depuis quelques années. Jusqu'ici, ses tableaux, toujours les mêmes, fatiguaient par leur monotonie de facture, les partisans les plus chauds de l'artiste. Le quatrième paysage est de M. SAINT -CYR G I R I E R . Les bou- leaux à Marlieuœ (246). C'est une grande page de décoration, un fonds de "forêt. Mise sur la cimaise, cette toile considérable prenait de la place, mais surtout n'était pas à sa place. Il me sem- ble que le mérite de l'artiste aurait été mieux apprécié si l'on avait vu et jugé son oeuvre de plus loin. 11 y a de l'air, et de l'am- pleur et de la poésie, dans ce tableau, mais la coloration-en est. peu agréable. M. K ARCHER a exposé deux paysages très inégaux. Une cas- cade, n° 306, —n'en disons rien. Quant à son Soir d'automne, il est bien composé, plus dans l'atelier que d'après nature, et malgré sa couleur roussâtre et ses glacis violacés, il constitue un agréable tableau. Tous les comptes rendus ont parlé du tableau original de M. ANCILOTTI, Pêche au soir (6), pour en faire l'éloge; je ferai