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4)8 BIBLIOGRAPHIE formalités préliminaires, cinq jours de chemin de fer conduisent à Vancouver en traversant les Montagnes Rocheuses et la vallée du Fraser où, comme beautés naturelles, « on ne voit rien d'équivalent même en « Suisse. » Mais là vont commencer les épreuves véritables du voyage à travers ces régions hyperboréennes où seule Yauri sacra famés pouvait amener l'Européen qui s'y est aidé du secours des puissants engins de l'art moderne. Enfin, les difficultés sont surmontées, difficultés qui disparaîtront en partie quand sera terminée la voie ferrée devant relier les stations de la route de pénétration, et voici notre auteur installé à Dawson-City, sur le Yukon, où il est arrivé le 18 juin, soit deux mois et demi après son départ d'Ottawa. Sa correspondance nous trace un curieux tableau de cette agglomé- ration née d'hier pour les besoins de l'industrie aurifère dont elle est le centre. Elle se poursuit en nous initiant à la vie du mineur, au dur labeur de l'extraction, et aux chances de bénéfice que présente la mise en valeur des daims à qui sait la conduire avec une intelligente persévé- rance. Cet heureux résultat, récompense méritée d'un effort énergique et d'un travail opiniâtre, M. Louis Paillard, qui a déployé là -bas ces qualités bien lyonnaises, est en voie de l'obtenir, si nous en croyons cette conclu- sion de sa dernière lettre : « Tout est en bonne voie. Je suis plein de courage et d'espoir. » Deux cartes de ces régions, un portrait de M. Louis Paillard, une nombreuse série de photographies représentant les sites principaux éche- lonnés sur la route : l'église de Dawson construite en bois comme toutes les maisons de cette ville singulière, les diverses installations pour l'extraction de l'or, etc., forment à ce charmant volume une illustration qui en double le prix. C'est, pour le texte, un commentaire vivant qui ajoute à la démons- tration, et rend plus instructive encore une lecture qui, déjà par elle- même, excite un captivant intérêt. A. GRAND.