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40e       LA FONDATION DE L'ACADÉMIE DE LYON

ancien, beaucoup plus ancien qu'Homère et que Virgile.
Ces messieurs y examinent présentement l'Aristippe de
Balzac, et tout cet examen se réduit à lui faire quelques
misérables critiques sur la langue, qui est juste l'endroit par
où cet auteur ne pèche point. Du reste, il n'y est parlé ni
de ses bonnes, ni de ses méchantes qualités. Ainsi, Monsieur,
si dans la vôtre, il y a plusieurs gens de votre force, je suis
persuadé que, dans peu, ce sera à l'Académie de Lyon qu'on
appellera des jugements de l'Académie de Paris. Pardonnez-
moi ce petit trait de satire. »
   Oui, sans doute, on devait le lui pardonner aisément,
quand on songe que si cette appréciation était flatteuse pour
l'Académie de Lyon, elle était inspirée aussi par l'irritation
que lui causait la regrettable querelle des anciens et des
modernes, soulevée par Perrault et au cours de laquelle
Boileau se montra toujours le plus vaillant champion de la
cause des auteurs anciens.
   Or, il connaissait bien l'opinion que professaient, à cet
égard, les membres de l'Académie de Lyon, et ses éloges
n'ont pas une autre cause.

  Car peu de jours après (15 juillet 1700), Brossette lui
écrivait :
   « Afin que vous le sachiez, notre Académie lutte autant
qu'elle peut contre le mauvais goût du siècle et nous tenons
tous pour l'antiquité. Ce que vous me mandez au sujet de
Messieurs de l'Académie française est fort agréable ; la pré-
vention qu'ils ont en faveur de leur siècle, et peut-être de
leur mérite particulier, les a portés d'abord à critiquer les
anciens, ensuite l'impuissance, où ils ont été d'abaisser ces
grands hommes, a contraint ces messieurs à faire semblant
de les mépriser. Cela est plutôt fait que de s'amuser à les