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 290             LES PÈLERINS DE BRETAGNE

 Corrèze, mais la simple lecture de la modeste géographie
 historique de ce département par Joanne, indique que dans
 ces contrées, la vie des philolithes a été active et déve-
 loppée ; partout dans le plateau central d'où naissent les
 fleuves et les rivières qui arrosent le sud et l'ouest de la
 France, on trouve des roches fixes ou cornes granitiques,
 partout à leur pointe des cuvettes et cupules, partout on
 signale des cercles de pierres, des amoncellements de roches
 dont on s'explique difficilement l'accumulation en masse
 sur des points où, géologiquement, on ne peut les placer
 que par un caprice de la nature, partout, sur les pentes des
 montagnes qui conduisent sur les hauts lieux, on trouve
 des chaussées pavées, bordées de roches en vedette, plan-
tées debout ou jetées en bordures; on attribue ces chaussées
pavées aux romains, et cela sans discussion ni conteste, sans
se demander dans quel but les romains ou même les gallo-
romains auraient pavé ces chaussées, qui ne répondaient
nullement aux besoins et à l'ordre nouveau de la domina-
tion romaine. Partout dans les montagnes volcaniques,
dont la base est toujours granitique et le granit toujours
apparent, partout, surtout où les cimes montrent leurs
roches granuliques, on retrouve la preuve de la vie méga-
lithique. Ces points élevés, aujourd'hui déserts et peu
praticables pour nous, étaient jadis animés par une popu-
lation active, mouvementée, aguerrie à la dure et aux
intempéries.
   Sur les montagnes calcaires, aux environs de Lyon, du
moins, on ne trouve point ces grands ouvrages tradition-
nels des philolithes : on y voit bien certains vestiges ayant
quelque analogie, mais cela est fruste, effacé, malingre et
indique une époque de décadence et de transition entre le
mégalithisme pur et le rite des tumulus en terre, qui vien-