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246                   AUGUSTE ALLM1-R

rieur à nous-mêmes, nous dûmes associer au crayon du
lithographe la plume du commentateur. » (Insc. de Vienne,
préf.^p.IV.)
   Il est juste d'ajouter que M. de Terrebasse offrit à Allmer
le concours de son expérience et de sa profonde science.
Chaque samedi, les réunissait chez l'imprimeur Roure ou
chez Girard et bien souvent on reprenait, le dimanche, au
château de Terrebasse, la discussion à peine interrompue
de la veille.
   Le travail fut immense, mais la moisson fut admirable.
Cet autodidacte, avec toutes les qualités de l'homme formé
par lui-même et tardivement, n'en eut, et il faut l'en louer
grandement, que peu de défauts. Le plan de son œuvre est
un acte de charité. Il commente non pour les savants mais
pour les ignorants. Dans un pays où les vestiges de l'anti-
quité romaine abondent, il veut mettre à la portée de tous,
ces notions qu'il a si péniblement mais si consciencieuse-
ment acquises. Devenu maître en cet art difficile il se
fait apôtre et sème sans compter les trésors de sa prodigieuse
érudition. Chaque inscription est l'objet d'une excellente
dissertation, substantielle, précise, pleine d'aperçus, dépas-
sant quelquefois le cadre tracé mais pour le plus grand profit
du lecteur, qui insensiblement devient un auditeur attentif
et bientôt un ami de son aimable guide.
   Mais pour composer un recueil de ce genre, il ne suffît
pas d'avoir une science livresque, il faut battre le pays et
abeille diligente, butiner sans trêve, de ça de là. Allmer n'y
manqua pas et le récit de ses courses est très jeune, très
frais, et a cette douceur émue que donnent les premiers
rayons de la gloire : « Que de fois le bâton à la main, un
imperceptible bagage sous le bras, insouciant de la bonne
ou de la mauvaise humeur du ciel, de ses sourires ou de ses