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      LES INFORTUNES D'UN PROCUREUR EN COUR DE LYON 193

Les gamins de la localité se réunissent, armés de casseroles,
de vieilles trompettes, d'arrosoirs défoncés, et se livrent à
un concert cacophonique sous les fenêtres de ceux qui
viennent de reprendre un nouveau joug conjugal. En général,
on arrête ou même on prévient la sérénade par quelque
argent distribué aux organisateurs de la fête. A Lyon, les
les charivaris sont peu fréquents. Pourtant, il y a cinq ou
six ans, le fait s'est produit. Le directeur d'une grande
administration, demeurant à Saint-Clair, au faubourg de
Bresse, mariait sa fille avec un veuf. Le nouveau ménage
fut l'objet d'un charivari qui dégénéra en petite émeute.
Outre les hurlements et la musique, il y eut des vitres bri-
sées et des menaces de voies de fait. On réclamait au père
une somme assez rondelette pour aller boire à sa santé.
Celui-ci refusa énergiquement ; mais il fallut l'intervention
de la force armée, dirigée par le secrétaire général de la pré-
fecture, pour venir à bout de cette intempestive manifesta-
tion.
   Sous l'ancien régime, les farceurs et mauvais plaisants
avaient leurs coudées franches et mettaient à de rudes
épreuves les époux qui venaient de convoler pour la seconde
fois.



cardinal de Sainte-Agathe, évèque de Langrcs, défendit aux clercs et à
ceux qui estoient avancés dans les ordres de se mêler à la punition anti-
cipée des récidivistes du mariage. Il ne faisait que se conformer à la
parole de l'apôtre : « S'ils sont trop faibles pour observer la continence,
qu'ils se marient, car il vaut mieux se marier que brûler, » Mais la
peuple qu'égayait fort l'idylle de deux époux d'âge mûr maintint le
coutume ; elle gagna même les hautes classes, et c'est à un charivari
donné à une dame de la cour que Charles VI faillit être brûlé vif. (Le
moitié de Saint-Devis). »
   N" 3. — Mars içteo.                                              j 3