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1RANCISQ.UK BOUlLLlliR I35 taie à la psychologie. Il a été surtout préoccupé d'éviter les dangers de la métaphysique et les abus qui avaient amené la chute du cartésianisme. S'il a poussé, quelquefois, cette préoccupation à l'excès, s'il a voulu rester attaché à la terre et ne jamais se séparer des chaussures de plomb recomman- dées par Bacon, il est arrivé ainsi à élargir et à fortifier les bases du spiritualisme. Il a établi la véritable unité de la nature humaine, telle qu'elle est réfléchie par la conscience, en la fondant sur le principe unique d'activité et de vie qui préside à toutes ses fonctions, à la place d'un dualisme inconsistant et inexpliquable. Il n'a pas été moins remar- quable par ses fortes et hautes doctrines morales qu'il a dé- duites de l'expérience avec une aussi rigoureuse méthode, et dont il s'est fait si éloquemment le défenseur et l'apôtre. Pendant sa longue carrière universitaire, il a rendu les plus éminents services à la cause de l'enseignement qu'il n'a pas séparée de celle de l'éducation morale. Il n'a pas seulement appris à former les âmes et les caractères, mais il a lui-même donné l'exemple d'un caractère et d'une fermeté d'âme que rien n'a pu ébranler, d'un labeur infatigable et des plus mâles vertus. Il a mérité à tous ces titres d'être mis au rang des grandes illustrations, non seulement de notre Compa- gnie et de la ville de Lyon, mais de la France. Au nom de l'Académie, je m'incline avec admiration et avec respect devant cette longue et belle vie qui a été si bien remplie, si féconde pour le bien et pour la science, si bien préparée pour recevoir les'lumières et les récompenses éternelles. J'adresse à la veuve de notre regretté confrère, à ses enfants et à sa famille qui nous reste attachée par un autre précieux lien, l'expression de nos plus vives sym- pathies et de la profonde part que nous prenons à leur deuil. I. GILARDIN.