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50 UN LYONNAIS IMPRIMEUR ET JOURNALISTE
dans la foule de soldats et d'hommes du peuple. Le couteau
est tombé. Louis XVI est étendu sur la bascule, les reins et
les jarrets serrés par les sangles; il n'a plus de tête; un
aide la tient à bras tendu, par les cheveux, et la montre au
peuple, pendant que les artères lâchent encore une rosée
sanglante. Un seau élevé reçoit du cou, comme de l'anche
d'un pressoir, le sang qui ruisselle et fait une cascade sur le
couteau.
La veuve Capel à la guillotine. — L'exécution a lieu tout
à fait à l'entrée du jardin des Tuileries dont on voit, Ã
l'extrémité d'une des terrasses, la Renommée du statuaire
lyonnais Coysevox. Au fond, le Garde-Meuble.; Ã gauche,
la statue de la Liberté et la charrette qui vient d'amener la
reine. Marie-Antoinette est debout, les mains liées der-
rière le dos; elle est près de la bascule, contre laquelle un
aide l'invite à s'appuyer; mais l'infortunée ne l'entend point ;
l'exécuteur est près d'elle; dans son trouble elle vient de
lui marcher fortement- sur le pied ; elle se retourne pour
s'excuser, pendant que Sanson s'incline en une attitude de
maître à danser. Ce détail, très peu connu, est histo-
rique.
Mais il serait superflu, en les étendant trop, de continuer
la description de ces gravures ; le lecteur les ayant sous les
yeux, c'est à lui d'en étudier les détails typiques pour les
miettes de l'histoire.
C'est Charlotte Corday, souriante et hautaine, les bras
liés derrière le dos, assise dans la fatale charrette où se tient
près d'elle, coiffé d'un bicorne monumental, quelque aide
du bourreau ou le bourreau lui-même.
C'est Philippe-Egalité sur l'échafaud, debout devant la
bascule pendant qu'on lui passe aux jambes et aux épaules
(es sangles de cuir. D'autres condamnés, assis côte à côte