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36               UN CONFLIT D'HONORE D'URFÉ

    « Monsieur d'Urfé, ayant à conférer avec vous de
quelque affaire qui importe le service du Roy Monsieur mon
filz, je désire que, incontinent *la présente receue, vous me
veniez trouver en ce lieu, où je vous verray volontiers, et y
serez le bien venu. Et n'estant pour autre subjet, je ne
vous la feray plus longue, que pour prier Dieu, Monsieur
d'Urfé, qu'il vousayt en sa saincte garde. Escrit à Fontai-
nebleau, ce xn c jour de novembre 1613.

                                                MARIE ( I ) . »


   On voit bien de quoi la reine voulait entretenir
M. d'Urfé. Le même jour, elle envoyait un exprès porter
 à Diane de Chàteaumorand cette lettre où elle dissimulait
 à peine un reproche sur sa précipitation :
   « Madame de Chasteaumorand, sur l'advis qui m'a esté
donné de quelque broullerie qui est survenue entre vous
et les sieurs de Saint Geran et de Chetin, à l'occasion d'une
sépulture qu'ilz avoient faicte eslever pour le corps de la
feue dame de Chetin, leur grand mère, que vous avez faict
abattre de vostre mouvement particulier, et pour raison de
quoy ilz ont assemblé plusieurs de leurs amis qui sont à
présent à l'entour de vostre maison avec armes, j'ordonne
présentement audict sieur de St Geran, par le courrier que
je ly despesche exprès, de se retirer, et séparer tous ceux
qui sont assemblés sur ce subject; et, oultre ce, j'ay voulu
que led. courrier vous ayt aussy porté ceste lettre, par
laquelle je vous commande de contenir de vostre part tout-
tes choses en Testât qu'elles se retrouveront lors de la récep-
tion d'icelle, sans faire auleune action ny procédures qui


  (1) Cette lettre, comme les suivantes, est contresignée PHFLYPEAUX.