Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
456                      SOCIÉTÉS SAVANTES

son œuvre est précieuse, car elle renferme un tableau achevé des mœurs
aristocratiques de son temps, en même temps qu'un récit admirable de
la chute de la maison de Bourgogne. Ajoutons que si sa langue a
vieilli, elle n'en est pas moins simple et naturelle, deux qualités émi-
nemment françaises.
   M. Gallon annonce qu'un bateau sous-marin vient de traverser tout
récemment la rade de Toulon, en demeurant quarante-cinq minutes
sous l'eau. Il a pu ainsi attacher une torpille aux flancs d'un cuirassé,
qui eût sauté incontestablement, si cette manœuvre n'eût pas été un
simple essai. Cet engin, qui a la forme d'un long cigare fermé par les
deux bouts, peut donc être utilisé avec succès dans une guerre.

   Séance du 2j novembre 188S. — Présidence de M. Léon Roux. —
M. le Président, se faisant l'organe de la section de littérature, annonce
que deux candidats sont régulièrement inscrits pour l'élection qui aura
lieu dans la prochaine séance : M. Bleton et M. Gaspard Bellin. —
Hommages faits à l'Académie : i° Eléments de pathologie médicale, par
M. le docteur Teissier ; 3e édition revue et augmentée par MM. Laveran
et Joseph Teissier; 2° A travers Lyon, par M- Bleton, nouvelle édi-
tion illustrée ; 3° Etude sur le droit coutumier français : De la con-
dition des personnes, par M. Beaune. — M. le docteur Bouchacourt
fait une communication sur l'organisation ancienne de l'hôpital de Cham-
biry. Après avoir rappelé qu'il a déjà expliqué à l'Académie, au sujet
de la thèse présentée par M. Ravarin, que les servantes hospitalières
de l'Hôtel-Dieu de Lyon ne forment point une congrégation religieuse,
mais une simple communauté laïque et chrétienne, l'orateur expose
qu'il a trouvé, dans le passé, un autre exemple d'une semblable orga-
nisation à l'hôpital de Chambéry. Jusqu'en 1715, l'administration du
 service des malades y fut confiée à des dames de la noblesse de Savoie,
ayant des infirmiers et des infirmières sous leurs ordres. A cette époque,
 le soin des malades passa aux Petites-Sœurs de Salins ; mais ce régime
dura peu de temps, et bientôt après, on fit appel au zèle des personnes
 charitables de la ville. En 1768, ce personnel se composait de douze
 dames ou demoiselles hospitalières et d'un nombre égal de Sœurs ou
 de Frères. Cette même année, on les astreignit à demeurer constam-
 ment dans l'hospice, avec un gage de 250 francs par an pour leur
 entretien. Cet état de choses subsista jusqu'en 1861, époque à laquelle
 les Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul furent chargées du soin des ma-