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352 LES ORIGINES Comment le Val-de-Grâce devint-il un hôpital militaire? C'est là un point d'histoire locale qui n'avait pas été clai- rement élucidé par les divers historiens de la capitale, qui répètent à l'envi que sous le premier Empire, le Val-de- Grâce devint l'un des hôpitaux militaires de la ville de Paris. Or, aux premiers jours de l'Empire, cet hôpital fonc- tionnait depuis déjà neuf ans, ainsi que M. Servier le démontre en s'adressant aux différentes pièces officielles dispersées dans nos archives. Il est probable qu'après le départ des religieuses et le pillage du sanctuaire, le monument ne fut affecté à aucun usage et demeura fermé en attendant une destination comme tant d'autres propriétés nationales du même genre. Par un décret du 31 juillet 1793, la Convention autorisa le ministre de la guerre à en faire un hôpital militaire. Le projet n'ayant pas été mis à exécution, la même Assemblée décida, le 26 février 1794 que le Val-de-Grâce deviendrait un hospice pour les femmes en couches et les enfants assistés. C'était là un de ces contrastes comme on les aimait alors. Transformer un couvent de filles cloîtrées en maison d'accouchements, quelle revanche de la bonne nature sur le fanatisme séculaire ! Le nouveau décret ne reçut pas non plus d'applications, et le Val-de-Grâce ne tarda pas à être de nouveau désigné pour l'installation des soldats malades appartenant à la garnison et à la légion de police de la ville de Paris. Il existait vraiment une influence occulte qui défiait tous les décrets. On en trouve l'explication dans ce fait que la création d'un nouvel hôpital allait peut-être amener la fermeture de celui du Gros-Caillou, le plus important de la capitale, et provoquer ainsi la mise en disponibilité du