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306            LAURENT MEILLET DE MONTESSUY

             PERTE de vue, le plateau de la Bresse étend ses
             champs de blé et d'avoine. De longs plans paral-
             lèles et uniformes vont en tons dégradés jusqu'au
bord du ciel qui paraît s'abaisser vers eux. Une ligne de
buissons dessine sa dentelle sur un fond gris et indécis que
traverse le vol oblique des vanneaux gagnant l'étang caché
par un pli de terrain. Au milieu de ce pays plat, à l'aspect
triste, s'élève un monticule boisé couronné de murailles en
ruine ; à ses pieds le bourg de Villars réunit, autour d'une
très vieille église ( i ) , des maisons basses entourées de
vergers.
  Villars, qui n'est plus aujourd'hui qu'un chef-lieu de
canton de l'arrondissement de Trévoux, fut jusqu'en 1595
une petite ville fortifiée, véritable point stratégique défen-
dant la route la plus courte de Lyon à Bourg. La famille
chevaleresque des sires de Villars y régna duxi e au xm e siècle.
Vers 1200, Agnès de Villars, unique héritière d'Etienne II
de Villars, épousa Etienne I de Thoire. En mémoire de
cette alliance, les sires de Thoire ajoutèrent à leur nom
celui de Villars et prirent les armes des Villars : bandé d'or et
de gueules de six pièces.
   En novembre 1267, Humbert de Thoire-Villars et son
frère Henri, chanoine de Lyon, donnèrent des privilèges et
franchises aux habitants « villœ de Vilaris (2). »

  (1) L'église actuelle de Villars, sous le vocable de la Nativité, parait
avoir été construite à la fia du xme siècle ; elle renferme des sculp-
tures intéressantes et des inscriptions du xv<= siècle. Voy. Topographie
historique du département de l'Ain, par M. C. Guigue. Trévoux, Damour,

   (2) L'original de ces franchises est aux Archives de Dijon ; elles ont
été publiées dans la Bibliotheca Ditmbensis, par MM. Valentin-Smith et
Guigue. Trévoux, Jeannin, 1854-1885.