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 spécialement sur la ville de Madras, au xvm siècle. Cette ville,
 simple fort à l'origine, était la capitale des établissements anglais
sur la côte du Coromandel, quand la Bourdonnaye, gouverneur de l'Ile
de France et de Bourbon, s'en empara, par un coup de main hardi,
au mois de septembre 1746. Mais il avait promis de la rendre aux
Anglais, moyennant une certaine somme, et il exécuta loyalement sa
promesse, malgré les ordres contraires de Dupleix. Demeuré seul
dans l'Inde, après la disgrâce de la Bourdonnaye, Dupleix subit de
grands désastres et fut disgracié à son tour. Pendant ce temps, Clive
rétablissait les affaires des Anglais. Pour sauvegarder les intérêts de la
France, on eût dû se servir alors de Bussy, aventurier hardi et habile.
Mais on donna pour successeur à Dupleix, Lally-Tollendal, qui ne
connaissait pas l'Inde, et qui, au lieu de s'appuyer sur les rois indiens,
froissa, à la fois,les prêtres et les rajahs. Lally-Tollendal échoua devant
Madras et perdit Pondichéry. Revenu en France, un arrêt du Parle-
ment l'envoya mourir sur l'échafaud; mais cette sentence, qui était
un acte d'opposition à la royauté, fut cassée plus tard, par plusieurs
arrêts du Conseil.
   M. Mollière commence la lecture d'un mémoire de M. Albert de
Boys, membre correspondant, intitulé : le Centenaire de VAssemblée de
 Vizïïli et son véritable esprit. Dans ce travail, qui présente un grand
intérêt d'actualité, l'auteur expose d'abord que si on a revendiqué pour
l'Assemblée de Vizille l'honneur d'avoir commencé la Révolution,
cette assertion n'est vraie qu'en ce sens que cette Assemblée fut pré-
cédée par la journée des Tuiles. Le but des opposants n'était pas,
en effet, de proclamer les Droits de l'homme, mais de restaurer le passé,
en faisant rétablir les anciens Etats du Dauphiné. Dans sa lutte contre
la royauté, le Parlement de Grenoble défendait ses intérêts matériels,
atteints par la suppression des offices et la création de deux grands
bailliages, dans son ressort. Et telle était la situation, quand le 20 mai,
les membres de cette haute cour de justice, trouvant les portes du
Palais fermées, furent contraints de se réunir dans l'hôtel du premier
Président pour rendre un arrêt de protestation.

  Séance du 10 juillet 1888. — Présidence de M. le docteur Teissier.
— Hommage fait à l'Académie : Notes de voyage sur les mines de
Shamrock et Ibernia (Westphalie), par M. Martin, ingénieur aux mines
de Rochebelle (Gard).