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SOCIÉTÉS SAVANTES 213 e spécialement sur la ville de Madras, au xvm siècle. Cette ville, simple fort à l'origine, était la capitale des établissements anglais sur la côte du Coromandel, quand la Bourdonnaye, gouverneur de l'Ile de France et de Bourbon, s'en empara, par un coup de main hardi, au mois de septembre 1746. Mais il avait promis de la rendre aux Anglais, moyennant une certaine somme, et il exécuta loyalement sa promesse, malgré les ordres contraires de Dupleix. Demeuré seul dans l'Inde, après la disgrâce de la Bourdonnaye, Dupleix subit de grands désastres et fut disgracié à son tour. Pendant ce temps, Clive rétablissait les affaires des Anglais. Pour sauvegarder les intérêts de la France, on eût dû se servir alors de Bussy, aventurier hardi et habile. Mais on donna pour successeur à Dupleix, Lally-Tollendal, qui ne connaissait pas l'Inde, et qui, au lieu de s'appuyer sur les rois indiens, froissa, à la fois,les prêtres et les rajahs. Lally-Tollendal échoua devant Madras et perdit Pondichéry. Revenu en France, un arrêt du Parle- ment l'envoya mourir sur l'échafaud; mais cette sentence, qui était un acte d'opposition à la royauté, fut cassée plus tard, par plusieurs arrêts du Conseil. M. Mollière commence la lecture d'un mémoire de M. Albert de Boys, membre correspondant, intitulé : le Centenaire de VAssemblée de Vizïïli et son véritable esprit. Dans ce travail, qui présente un grand intérêt d'actualité, l'auteur expose d'abord que si on a revendiqué pour l'Assemblée de Vizille l'honneur d'avoir commencé la Révolution, cette assertion n'est vraie qu'en ce sens que cette Assemblée fut pré- cédée par la journée des Tuiles. Le but des opposants n'était pas, en effet, de proclamer les Droits de l'homme, mais de restaurer le passé, en faisant rétablir les anciens Etats du Dauphiné. Dans sa lutte contre la royauté, le Parlement de Grenoble défendait ses intérêts matériels, atteints par la suppression des offices et la création de deux grands bailliages, dans son ressort. Et telle était la situation, quand le 20 mai, les membres de cette haute cour de justice, trouvant les portes du Palais fermées, furent contraints de se réunir dans l'hôtel du premier Président pour rendre un arrêt de protestation. Séance du 10 juillet 1888. — Présidence de M. le docteur Teissier. — Hommage fait à l'Académie : Notes de voyage sur les mines de Shamrock et Ibernia (Westphalie), par M. Martin, ingénieur aux mines de Rochebelle (Gard).