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dés lors, compatible avec le principe non euclidéen, que la somme des
angles d'un triangle n'est pas la même dans tous, et que dans tous elle
est pourtant plus petite que deux droits. — M. Bonnel fait alors cette
hypothèse et il construit sur un côté d'un angle aigu une série de
triangles isocèles, dont la base comptée à partir du sommet de l'angle
va toujours en doublant et dans lesquels il démontre que la somme des
angles va en diminuant autant qu'on le veut. D'où cette conséquence,
qu'après un nombre limité d'opérations, on pourra former un triangle
isocèle, dans lequel les deux angles, à la base, seront l'un et l'autre
égaux à l'angle aigu, considéré au début et dans lequel la somme des
angles sera moindre que le double de ce même angle, ce qui est impos-
sible. Donc, on ne peut faire, sans absurdité, l'hypothèse qui sert de
base au principe fondamental de la géométrie nouvelle. M. Bonnel
montre ensuite quelle est la faute de logique commise par Lobats-
chewsky, l'inventeur de cette géométrie, dans la justification qu'il a
donnée de son principe, vingt-troisième proposition des « Etudes géo-
métriques sur la théorie des parallèles », publiées en 1829 et traduites
par J. Houël en 1868. Il explique aussi comment cette erreur a pu pas-
ser inaperçue, pendant quelque temps, et comment, s'il y a une géo-
métrie nouvelle à trouver, ce n'est pas dans la contradiction, mais
dans la généralisation de celle d'Euclide qu'il faut la chercher.
   M. Valson déclare qu'il partage d'autant mieux les conclusions de
l'orateur, qu'il est d'avis qu'une étude approfondie de la théorie des
parallèles conduit trop aisément à la métaphysique, qui tend à com-
pliquer ce qui est très simple et à mettre en doute la certitude des
vérités géométriques.
   M. Gallon annonce que la veille, c'est-à-dire le 28 mai, le grand
tunnel pratiqué sous Caluire, entre la gare de Collonges et celle de
Saint-Clair, a été percé de part en part. Ce tunnel, dont l'exécution a
duré dix-huit mois, a été créé pour faciliter les communications directes
entre Paris et Marseille, et dégager la gare de Perrache d'un mouve-
ment de trains trop encombrants. Sa longueur est de 2,403 mètres et
les mesures avaient été prises avec une si grande précision, que la ren-
contre des deux galeries a été effectuée sans aucune déviation.