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                            AUX HOSPICES                  35

pour lui qu'une cause de lourdes charges. Pour les alléger,
les recteurs durent vendre, dès l'année 1731, à la ville de
Lyon, toutes les rentes nobles existant au profit du domaine
de la Part-Dieu, pour le prix de 600 livres de rente foncière
et irrachetable (10). Mais rien ne saurait mieux témoigner
de la gêne causée par cette situation, que la règle adoptée
en 1733 par l'Administration hospitalière, « de n'accepter,
« à l'avenir, la donation d'un bien immeuble, à charge de
« redevances annuelles, perpétuelles et rachetables, à moins
« qu'il ne restât à l'Hôtel-Dieu au moins deux cinquièmes
« du produit, » en ajoutant qu' « à cette même charge, il ne
« serait accepté des capitaux que sur le pied d'un pour
« cent ( n ) . » Les recteurs délibéraient encore sur les me-
sures à prendre pour rendre moins lourdes les charges
imposées par la donation du 8 juillet 1725, quand la mort
de Mme de Servient, survenue le 23 février 1733, vint
mettre fin à cette situation.
   A ce moment, indépendamment d'un capital de 10,000
livres, l'Hôtel-Dieu avait déboursé en arrérages de rentes
de toute nature plus de 50,000 livres, et si à cette somme
on ajoute celle de 43,000 livres, exigible au moment du
décès de la donatrice, il en résulte nettement que pour une
propriété immobilière valant 120,000 livres, l'Hôtel-Dieu
avait déboursé au moins 103,000 livres, sans préjudice des
charges encore exécutées de nos jours. En moins de trois
années encore, il eût payé le prix intégral de l'immeuble
aliéné à son profit.
  On voit, dès lors, ce que devient la légende de la dona-


  (10) D.igier. Histoire de l'Hôtel-Dieu, II, 92.
  ( n ) Dagier. Histoire de l'Hôtel-Dieu, II, 94.