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         LE CENTENAIRE DE L'ASSEMBLEE DE VIZILLE              2$

avaient respecté la liberté des représentants des trois
Ordres de la province.
   A Paris, surtout à dater des fatales journées d'octobre,
l'Assemblée nationale délibéra sous la pression des clubs,
sous la menace des poignards et des massacres. Les autres
Assemblées, jusqu'à la Convention inclusivement, furent
asservies à cette même domination de la cluhocratie et la
liberté révolutionnaire ne fut qu'un long mensonge.
   Des publicistes modernes, tels que Montégut et Taine,
ont même reconnu que cette Révolution tant vantée n'avait
tenu presque aucune de ses promesses et qu'elle avait fait
une banqueroute morale à peu près complète en faisant
espérer aux hommes une félicité qui ne sera jamais réalisée
sur la terre.
   Puisqu'on se rattachait à la tradition en demandant les
États généraux, il fallait faire revivre aussi celle qui les réu-
nissait à Blois, à Tours ou dans une autre ville de province,
et ne pas mettre les représentants de la nation sous la
tutelle du peuple de Paris. C'était s'exposer à fausser ce
qu'il y avait de vraiment français dans le mouvement réfor-
mateur. Or, nous ne croyons pas que ce vœu se trouve
nulle part dans les cahiers des États de 1789.
   Si dans presque toute la France il y eut une harmonie
moins complète entre les vœux des deux premiers Ordres
et ceux du Tiers État, d'un autre côté, il régna au sein des
trois Ordres une parfaite unanimité sur le maintien du
catholicisme et de la monarchie. Ces vœux de la France
furent annulés par la populace de Paris qu'agitaient sans
cesse les factions. Les Assemblées nationales n'auraient pas
eu la majorité révolutionnaire et ne seraient pas devenues
ennemies de la royauté, si elles s'étaient tenues dans une
paisible petite ville de province, si elles avaient reconnu,