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JACQUES DE VINTIMILLE. 4S)7 galères qu'ils l'avaient aidé à mettre hors de combat. Alexandre de Vintimille ne seconda pas seulement les chevaliers de son épée, il dépensa pour la cause com- mune plus de six mille écus. Dans les premiers temps de son séjour à Rhodes, il aArait rendu quelques services à un chevalier de la langue d'Auvergne, frère George de Vauzelles, lyonnais, commandeur de la Torrette, de la Rochette et du temple d'Aven, qui porta pendant le siège l'étendard de la religion ou le guidon du grand-maître et qui fut blessé en le défendant contre l'ennemi (\). D'étroites relations s'établirent entre eux, et bientôt, de tous les frères d'armes d'Alexandre, aucun ne lui fut plus cher que George. Doués de la même intrépidité, animés des mêmes sentiments et de la même foi, les deux amis se plaisaient à courir les mêmes périls. Un jour qu'ils avaient fait ensemble une sortie, Alexandre, accablé par le nombre, fut grièvement blessé; George, accouru de toute la vitesse de son cheval, parvint à le dégager, mais trop tard: Alexandre lui remit son épée, et mourut dans ses bras, en lui recommandant sa femme et ses enfants (2). (1) Samuel Guichenon, Histoire de la souveraineté de Dornbes, manuscrit de 1662, publié par M. Guigue (Lyon, Aug. Brun, 1863, 2 vol. in-4», tom. II, page 34). — Le P. Mcncstricr, Eloge historique de laville de Lyon (Lyon, 1669, in-4°, 2 e partie, p. 12). — Claude Le Laboureur, Les ma- sures de l'abbaye royale de Vlsle-Barbe (Paris, 1 6 8 1 , 2 vol. in-4°, lome II, p. 636). — Le P. Colonia, Histoire littéraire de la ville de Lyon (Lyon 1730, 2 vol. in-4°, tome II, p. 569). —Pernelli, les Lyonnais dignes de mémoire (Lyon, 1757,2 vol. in 8°, tom. I, à l'article George de Vauzelles), etc. (2) J. de Vintimille, de BelloRhodio, Ms. de la Biblioth. imp., feuillet 57. Voici comment il rapporte les paroles prononcées par son père dans celte circonstance : Sume ensem, precor, ipse meum, ne Turca, nec ullus Quà m tu habeal 32