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450 L'ANGK DÉCHU. — « Te fuir! Que m'importe de vivre, S'il me faut vivre loin de toi ? Ne dois-je point partout te suivre? Ne l'ai-je pas juré ma foi ? « Te fuir ! mais j'en deviendrais folle, Dans quel pays fuirais-je donc? La branche meurt ou s'étiole Quand on la sépare du tronc. « Souvent lu m'appelas ton ange. Ce nom n'était pas opportun ; Mais s'il était alors étrange, Aujourd'hui je veux en être un. « Ne repousse point ce visage Que cent fois tu fis colorer Lorsque dans ton brûlant langage Tu sembiais vouloir m'adorer. » Lutte d'amour ! regret suprême ! Hier, loin de le refuser, Il eût donné tout son sang même Pour recevoir ce doux, baiser. Dans les eaux du lac elle trempe Les tresses de ses longs cheveux, Et les repose sur sa tempe Pour en diminuer les feux.