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              L'ANGE DÉCHU.             4SI

En la voyant ainsi penchée
Dans le plus douloureux maintien
Vers sa couche defleursjonchée
Je crois voir son ange gardien

Attendant, navré de souffrance,
Que son âme ait brisé ses liens
Pour quitter son ami d'enfance
Et retourner parmi les siens.

Mais tous ses soins sont inutiles.
Quand la mort signe ses décrets
Nos vœux les plus chers sont futiles
Nous n'avons plus que nos regrets:

Elle prend l'enfant à sa mère,
Elle, sépare deux époux,
La douleur est bien moins amère
Lorsque ensemble elle les prend tous.

L'épi tombe sous la faucille
Sans qu'on le laisse bien mûrir,
Faute d'air la flamme vacille,
Avant le temps il faut mourir.

Elle-même bientôt succombe
En lui donnant un long baiser}
Des fleurs leur serviront de tombe,
Laissons-les tous deux reposer.