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412 LA PARESSE -D'UN PEINTRE LYONNAIS. uniment peintre sur métaux. Quant au jeune Anthelme, voici ce qui concerne son enfance : « Tous mes goûts me portaient aux travaux manuels et mécaniques et je n'étais jamais plus heureux que lorsque je voyais travailler des menuisiers, des serruriers, des fer- blantiers, des tourneurs; j'aurais voulu qu'ils me donnassent la permission de me servir de leurs outils et de faire comme eux. Aussi, en rentrant à la maison, construisais-je mille choses remarquables par le peu de moyens que j'avais de les exécuter. » M. Anthelme Trimolet n'a donc pas été plus ferblantier que son père. « A dix ans, mon père me fit entrer à l'école spéciale de dessin de notre ville.... Timide et sournois, je grabottais mon papier sans goût.... J'accrochai, je ne sais comment, une mention honorable. Cet événement me réveilla.... Je passai a la classe de bosse où, sans y prétendre encore, je remportai le premier prix. Enfin, d'année en année, et sans jamais m'en croire digne, j'obtins les premiers prix des classes supérieures, jusqu'au laurier d'or, récompense de la meilleure production de la section de peinture » Peut-on parler de ses succès avec plus de modestie? Peut-on dire avec plus de méfiance de soi-même qu'on a remporté tous les prix de l'École des Beaux-Arts? Nous connaissons peu d'hommes qui aient pratiqué aussi haute- ment la vertu de modestie ; il en est peu qui aient été pris au mot avec autant de promptitude et oubliés aussi malheu- reusement que notre ami. Nous quittons l'autobiographie et nous allons essayer de suivre pas a pas les travaux de ce singulier paresseux. No- tre œuvre est aride et nous demandons pour cette nomen- clature toute l'indulgence de nos lecteurs. M. Trimolet avait dix-sept ans. La médaille d'or l'exemp-