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LÉGENDES DE LA VILLE D'ARS. 359 Bugey? Qui l'emportera de MM. Delacroix, Rossignol ou Maissiat? Si l'on en croit un nouveau combattant (1), ce ne serait ni l'un ni l'autre, et l'oppidum des Mandubiens devrait être restitué à la Savoie. Or, ces lieux tant disputés se trou- vant a quelques pas de nous, ainsi que cela ressort du brillant plaidoyer de M. Fivel, si l'on admet que c'est bien l'Alesia de César et de Vercingétorix que nous avons devant les yeux, ne pourrait-on admettre aussi, sans trop d'invraisemblance, que la ville d'Ars, située à une faible distance et presque dans le voisinage des lignes de circonvallation des camps de César pendant le blocus du célèbre oppidum, aurait très-bien pu être ravagée et détruite de fond en comble, —ce qui n'était pas difficile,— soit par les soldats de César se dirigeant vers le territoire des Mandubiens et combattant les peuplades hos- tiles qui devaient les harceler dans leur marche, soit dans un retour offensif des Romains attaqués dans leurs retran- chements par l'armée de secours du héros gaulois, soit enfin par le fait de Vercingétorix ou des Gaulois eux-mêmes qui, en exécution du plan arrêté à Autun pour affamer l'armée du proconsul et l'épuiser, auraient détruit tous les centres de population voisins d'Alesia? C'est Fa, on le comprend, une simple supposition de ma part; car il faudrait d'abord trancher la question principale, et les intéressés ne sont pas prêts à s'entendre. Cette solu- tion donnerait, je crois, gain de cause a la question qui nous occupe, celle de la destruction des cités lacustres de nos contrées, et j'avoue que je me rangerais volontiers a cette explication. Mais tout cela est bien dans les nuages, et il fau- dra l'y laisser pour longtemps encore probablement. Patience donc! Tout vient a point à qui sait attendre. (1) VAlesia de César, près de Novalaise, sur les bords du Rhône, en Savoie, par Théodore Fivel.