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                         POÉSIE.

Par de-là la forêt elle aperçoit un mont
Élevant vers le ciel sa crête sourcilleuse.


Mais dans un lieu si bas je ne puis pas rester!
     Dit-elle toute soucieuse,
     Et c'est là que je dois monter.
De là j'admirerai les superbes spectacles
     Que Dieu sema sur l'univers ;
     Je planerai du haut des airs ;
     Je verrai les cieux et les mers ;
Cela vaut bien l'effort de vaincre les obstacles.


Elle court, elle arrive au pied du mont altier ;
     Oh ! comme rude en est la pente !
Violette un moment en est toute tremblante.
     Et frissonne de l'essayer.
Mais du soleil déjà la chaleur est brûlante :
  Plus elle arrive aux hautes régions,
Plus le soleil sur elle épanche ses rayons
     De fatigue à moitié défaite,
     Et trouvant le chemin bien long.
De chaleur accablée elle parvient au faîte ;
Mais le soleil y pèse et tombe avec aplomb.
     Sous le poids de la canicule
Qu'un souffle rafraîchi ne vient pas alléger,
     Petite violette brûle,
Et s'aperçoit enfin de son affreux danger.
En face du fléau qui se fait trop comprendre
     Violette voudrait descendre ;
     Mais sur ce terrain si brûlant
     Où l'humide n'a pas de place,
Voilà venir du nord un souffle violent
     Qui saisit sa tige et la glace !
En vain dans le terrain elle cherche à planter
Sa racine , ses pieds que la chaleur altère :
     Le sol semble lui résister ;
     Elle ne peut percer la terre,