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282                LÉGENDES DE LA VILLE D'ARS.

   En vérité, de pareilles inepties ne se réfutent pas      et
je déplore sincèrement d'avoir à les signaler.
    Cette pièce de monnaie n'est autre probablement que le
denier de Lyon, décrit par Poey d'Avant (1) et portant pour
 légende PRIMA SEDES GALLIARVM, et, au revers, MONETA
 LVGDVNENSIS, que M. Tripier a lu beaucoup trop distinc-
tement LUTETIA PARISIORUM..... Il est fâcheux qu'il ait
oublié d'en décrire les types ; au moins aurait-on pu recti-
fier sa leçon avec plus de certitude         a moins pourtant
que sa description n'eût été à la hauteur de sa lecture.,,.
   Du reste, la monnaie en question est du XIVe siècle ; elle
n'a pas été trouvée dans les fondations de l'église, mais près
d'elles ; c'était une monnaie perdue sans doute, et on aurait
tout aussi bien pu en rencontrer une de César ou de Tibère,
 de Louis XI ou d'Henri IV, de la République française ou
de l'Empire. Quelle conséquence M, Tripier a-t-il voulu
 déduire de cette trouvaille ? C'est ce qu'il a oublié de nous
 dire.
    Enfin, dans sa Note explicative n° 6 (2), M. Tripier décrit
la Chartreuse de la Sylve, et je trouve opportun d'extraire
ici quelques mots de sa description pour y ajouter un éclair-
cissement indispensable. « Les murs, dit-il, étaient revêtus
d'une boiserie d'environ douze pieds de hauteur, avec des
panneaux ornés de bas-reliefs faits avec beaucoup d'art et de
 goût. Il y en avait un entre autres, sur la porte d'entrée,
représentant une forêt, un lièvre qui en sortait et une main
étendue au-dessus        »
    M. Tripier n'en dit pas davantage : il ignorait sans doute
que ce panneau représente les armes de la maison de la
Sylve-Bénite, et le dessus de la porte d'entrée était en

  (1) Monnaies féodales de la France, t. 3, n° 5059 et 5060.
  (2) Dissertation, etc., p. 38.