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DE LA TÊTE-D'OR. 2îi
me semble que ces deux dénominations sentent bien leur
XVIIIe siècle.
Derrière la maison susdite existait, appartenant au sieur Des-
champs, un pré que l'Administration avait voulu acquérir ; mais
elle fut prévenue par le sieur Morand qui en devint propriétaire
et refusa d'accepter les propositions des recteurs ; eeux-ci-ne de-
mandaient cependant qu'à se substituer aux mêmes prix et con-
ditions. Le public, instruit de ces contestations, ne manqua pas
d'attribuer au désir de se venger celle construction qui masquait
complètement l'acquisition l'aile par M. Morand. On donna donc
à cette maison le nom à 'Jlùtel du lu ' Vengeance. Les apothicai-
res, dans un mémoire contre l'hôpital, auquel Ils voulaient inter-
dire la vente des remèdes, ne manquèrent pas de lui reprocher
de bâtir un palais qui masque les fonds d'un citoyen avec lequel
il a eu un procès. Les recteurs répondirent à ce mémoire et
protestèrent contre l'accusation d'avoir voulu satisfaire une
mesquine rancune. Cet Hôtel de la Vengeance a, je crois, sub-
sisté jusqu'à l'époque du siège de Lyon, pendant lequel il fut
brûlé. On le voit figuré sur un plan de l'architecte Decrénice (l).
Il était situé au bout de la grande allée, à la hauteur de l'avenue
de Créqui. Plus loin, sur remplacement de la place Kléber,
existait un bassin dont je me souviens d'avoir vu la margelle
seulement, car il avait élé comblé.
XII.
Nous voici arrivés à une époque où les terrains des hospices,
sur la rive gauche du Rhône, vont prendre de plus en plus de la
valeur, par suite de la construction du pont Morand. Depuis
1743, l'Hôtel-Dieu possédait le privilège des bacs, entre le bas-
tion de Saint-Clair et le pont de la Guillotière, et nous avons
(1) Né vers 1731, mort sous la hache révolutionnaire, le 21 janvier 1794. :
C'est sur ses dessins qu'a été construit le bâtiment de îa Manécanterie, ;-i-
LVONNAIS DIGNES DE MÉMOIRË — qui a été barbaremeiit badigeonné dans le
courant de 1658.