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 Quel plaisir d'égarer ses pas aventureux !
Lorsque chaque malin l'étincelant aurore
Ranime l'univers qui sommeillait encore ,
On sent aux feux du jour l'ame s'épanouir;
On respire un air libre , un air qui fait jouir.
Toujours nouveaux pays , toujours nouveaux visages !
On observe les mœurs v on note les usages.
On s'amuse , on s'instruit ; le charme des discours
Rend îc temps plus rapide et les chemins plus courts.
Puis, viennent les repas que la faim assaisonne ,
Les transparentes nuits où la lune rayonne ,
L'attrait de la fatigue et même du danger ,
Tous ces faits recueillis sur le sol étranger,
Et, dont le souvenir durant les longues veilles
D'un auditoire ému charmera les oreilles.
Le monde tout entier est un concitoyen.
Oh ! que la liberté semble alors un doux bien !


Ami, t'ai-je prouvé les bienfaits du voyage ?
Suis-moi, voguons tous deux vers de nouvelles plages.
Regarde ce navire ; impatient du port,
Les mats déjà dressés, il t'appelle à son bord.
Le vent gonfle la voile et la mer nous seconde ,
Viens, et, pour commencer , faisons le tour du monde.
                                       A. BIGNAN.