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491 Quel plaisir d'égarer ses pas aventureux ! Lorsque chaque malin l'étincelant aurore Ranime l'univers qui sommeillait encore , On sent aux feux du jour l'ame s'épanouir; On respire un air libre , un air qui fait jouir. Toujours nouveaux pays , toujours nouveaux visages ! On observe les mœurs v on note les usages. On s'amuse , on s'instruit ; le charme des discours Rend îc temps plus rapide et les chemins plus courts. Puis, viennent les repas que la faim assaisonne , Les transparentes nuits où la lune rayonne , L'attrait de la fatigue et même du danger , Tous ces faits recueillis sur le sol étranger, Et, dont le souvenir durant les longues veilles D'un auditoire ému charmera les oreilles. Le monde tout entier est un concitoyen. Oh ! que la liberté semble alors un doux bien ! Ami, t'ai-je prouvé les bienfaits du voyage ? Suis-moi, voguons tous deux vers de nouvelles plages. Regarde ce navire ; impatient du port, Les mats déjà dressés, il t'appelle à son bord. Le vent gonfle la voile et la mer nous seconde , Viens, et, pour commencer , faisons le tour du monde. A. BIGNAN.