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  Cette histoire commerciale est peut-être la se ule dont l'origine remonte à des
temps aussi reculés et dont on peut donner une chronique exacte. Il n'en est
point, nous osons le dire, qui présente des faits plus curieux et plus intéressans ;
on en jugera par les notices que nous en donnerons.

                      ADMINISTRATION   FINANCIÈRE DU LYONNAIS.


     Si de nos jours le système financier , ou plutôt la rapacité fiscale est arrivée à
un haut degré d'industrie, on peut dire qu'elle est bien novice encore dans l'art
d'aspirer l'or et d'exploiter les bourses des contribuables, en comparaison des
Romains des temps passés.
    Avant la conquête des Gaules par Jules César, les Ségusiens qui occupaient la
Gaule celtique , dont est formé en partie le département du Rhône, payaient de
très-modiques tributs aux druides et aux, seigneurs qui possédaient des fiefs. Les
cultivateurs payaient les redevancés en denrées, et les habitans des villes en ar-
gent. (Possidonius, lïb. Xlll.)
    Les Romains, devenus maîtres de ce pays, y apportèrent leur système d'im-
pôts qui consistaient dans:
    1° La taxe jugalis, c'est-à-dïre l'imposition foncière , réglée suivant l'évaluation
des terres, laite d'après une espèce de cadastre, qui fixait le montant de l'argent
d'après les besoins des lieux;
    2° La taxe personnelle, ou capitalion , qui se payait en argent par le peuple ;
    3° Impôt en or et argent, blé, chevaux et denrées, payé par les chefs des
tribus et la noblesse ;
    4° Corvées du peuple pour l'entretien des voies romaines ;
    5° Corvées pour le transport des denrées et des effets militaires dans les ma-
gasins du gouvernement;
    6° Conscription ou levée d'hommes pour les troupes auxiliaires.
    Les impositions en argent et denrées se payaient mensuellement et par 12 e ,
 comme cela se pratique actuellement eu France. (Dion Cass. U S4.)
    Mais sous le règne d'Auguste, un Gaulois trouva un moyen bien singulier pour
 augmenter d'un septième la somme de ces impositions.
    Licinius, homme de basse extraction, mais d'une audace étonnante dans l'art
 de l'intrigue et de la rapacité, dont nos Licinius modernes ne sont que d'informes
 modèles, fait captif, fut emmené à Rome par Jules César, qui l'affranchit en ré-
 compense de quelques services qu'il lui avait rendus.
     Cet intrigant, après la mort de son bienfaiteur, sut si bien s'introduire dans la
 faveur d'Auguste, que ce prince l'envoya à Litgdanum (Lyou) en qualité de préfet
 des Gaules. Arrivé dans cette ville, il y étala toute la morgue et l'avare tyrannie
  romaine, Destituant tous les employés qui ne lui étaientpas entièrement dévoués,
 détruisant tout ce qui ne lui convenait point, exigeant des sommes considéra-
 bles pour les plus légers services qu'il rendait, non content des impôts énormes