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il devait être une expiation. La difficulté de se procurer de bons
ouvriers , des matériaux beaux et solides ; plus que cela encore,
la médiocrité de ses revenus étaient de grands obstacles à l'ac-
complissement de ses desseins. Tout plia devant sa volonté :
elle lutta contre tous ces empêchemens successifs; elle désigna
le lieu de cet édifice, que tout le monde a d m i r e , et acheva l'ou-
vrage qu'elle avait entrepris.
    Elle choisit pour construire notre église un terrain situé à 400
 toises au midi de la ville de Bourg, sur le chemin qui conduit à
la rivière d'Ain. Là était un monastère ou p r i e u r é , recommanda-
ble seulement par la piété de ceux qui le desservaient, et par la
circonstance qui en avait occasionné la fondation. Gérard, vingt-
cinquième évêque de Màcon, lassé des choses de la terre et du
bruit du monde qui s'attachait à ses pas et troublait la paix de son
a m e , se retira en cet endroit, qui alors était une épaisse forêt,
et y construisit un ermitage. Seul, oublié du monde , et oubliant
toutes ses vaines et fatigantes poursuites , il passa des jours se-
reins et exempts d'orages, et mourut l'an 958 , révéré comme un
saint h o m m e ; et la postérité a sanctionné l'opinion du siècle;
car vous verrez dans le martyrologe des saints le nom de saint
Gérard, Ce fut en l'an 1506 , quand Jean de Loriot était prieur de
B r o u , que Marguerite d'Autriche obtint de la cour de Rome la
bulle qu'elle sollicitait pour l'exécution du vœu de Marguerite de
Bourbon. Par cette bulle , permission lui fut octroyée de placer
l'église sous la protection de saint Nicolas de Talentin au lieu d e
saint Benoît, comme le portait la p r o m e s s e , et d'y placer, non
des Bénédictins, mais des Augustins de la congrégation de Lom-
bardie. Ce n'était point assez pour Marguerite d'avoir tout disposé
pour cette grande entreprise : il fallait que l'exécution répondît
au projet, et que la magnificence du monument cadrât avec tous
les efforts qu'elle était obligée de faire. Elle fil donc annoncer
dans tous les pays qu'elle voulait des artistes distingués; et tous
 d'accourir, et entre autres Louis W a m b o g l e m , ' a l l e m a n d , et An-
dré Colomban, de Dijon , les deux hommes sur lesquels plane
indécise la gloire d'avoir présidé à la construction de l'église de
 Brou. L'ensemble, d'une élégante simplicité, tandis que tous
les contours et toutes les draperies regorgent de conçetti et de