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   « L'abbé de Caderoiisse , du Comlat, l'étant venu'voir, lui
dit en entrant : a Monseigneur, je suis l'abbé de Caderousse .
— Que voulez-vous que j'y fasse? répondit-il en l'interrompant.
— .... Qui suis venu pour faire la révérence.... — Faites-la donc!
ajoula-t-il.
   « Le cardinal de Richelieu, qui le connaissait bien, ne voulut
pas qu'il le fût trouver à Narbonne ; aussi l'autre ne le voulut
point aller trouver à Lyon quand on y coupa le cou à M. Le
Grand (1). Le Cardinal Mazarin, qui ne fit pas pour la charité
ce qu'il devait dans le procès que le cardinal de Lyon eut contre
Deslandes-Payen, relativement à un prieuré qu'à ce qu'on dit
le cardinal de Richelieu lui avait ôté par violence , envoya offrir
au cardinal de Lyon l'abbaye de Mauzac^ dont il était titulaire ,
pour le dédommager de ce prieuré ; mais il ne la voulut point
prendre. Celui qui a écrit sa vie en latin (2) le veut faire passer
pour un grand homme, et dit que l'emprisonnement du cardinal
de Retz , à cause du mauvais exemple, l'affligea sensiblement.
Il mourut le 23 mars 1653. »
   Le Conservateur de mai 1755 contient quelques lettres du
cardinal de Lyon à son frère, et la bibliothèque du roi possède
un recueil in-folio de ses lettres à Louis XIII et à des personnages
de sa cour. Yoici son épitaphe :
             Pauper natus sum, pauperiemvovi,
             Pauper morior, inter pauperes sepelirivolo.
   Nous trouvons aussi dans Tallemant les lignes suivantes, rela-
tives à la mort de Cinq-Mars et de son ami de Thou :
   « Comme on menait M. Le Grand à Lyon , un petit laquais ca-
talan lui jeta une boulette de cire, dans laquelle il y avait un petit
papier avec quelques avis assez mal digérés. Ce petit garçon , qui
élait à lui, s'était mis en ce hasard et venait de la part de la prin-
cesse Marie.
   « A Lyon, le chancelier Seguier dit tant à M. Le Grand que le
roi l'aimait trop pour le perdre, que cela n'irait qu'à quelque tems
de prison, que sa majesté aurait égard à sa jeunesse , que le pau-<
  (1) Cinq-Mars.
   (2) Voyez le jugement porté sur cet ouvrage dans la Revue du lyonnais, à l'ar-
ticle de l'abbé de Pare, tome i, page 123,