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était pas possible de publier son mémoire du vivant de Lamotte
 et de Saurin, qui ne sont morts, le premier qu'en 1731,1e second
qu'en 1737 , et le bijoutier Malafaire était peut-être vivant encore
en 1741, époque de la mort de Rousseau, comme il pouvait vivre
également en 1751, époque de la mort de Boindin. Or, le bijou-
tier Malafaire étant chargé dans le mémoire autant que l'étaient
Lamotte et Saurin, la prudence commandait donc à Boindin de
laisser dormir ses révélations dans un coin de son cabinet.
   Comme nous l'avons dit au commencement de cet article ,
Gacon finissait paisiblement ses jours dans un bon prieuré de la
Picardie, avec environ quatre mille livres de rentes, pendant que
Rousseau achevait tristement les siens, relégué sur une terre
étrangère. Cent-vingt-trois ans ont passé sur la tombe de l'un et
de l'autre, depuis le jour où fut rendu l'inconcevable arrêt qui
repoussait du sol de la France un de ses plus illustres enfans.
Que reste-t-il aujourd'hui de François Gacon? un nom très-juste-
ment méprisé. Que reste-t-il de Jean-Baptiste Rousseau? une
grande renommée poétique, surpassée par une infortune plus
grande encore , et qui, bien certainement, n'était pas méritée.
                                                   J, S. P.