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                   NOTICE SUR VICTOR ORSEL.                      513
Vierge le bras droit pour agir et commander, place naturelle-
ment les saints patrons du côté de l'enfant Jésus, et, par consé-
quent, rejette les fléaux du côté opposé.
   Ainsi, dans cette belle ordonnance, Orsel a su réunir sur une
seule toile des idées merveilleusement convenables à son sujet,
et qu'il a trouvées éparses chez les peintres de l'école primitive ;
et, avec un remarquable talent, sans s'écarter des usages reçus, il
a su donner à sa composition un caractère neuf, et la rendre
inattaquable au point de vue iconographique et archéologique,
puisqu'elle est appuyée sur les autorités si respectables de tous
les maîtres anciens qui ont traité des sujets analogues.
   Le tableau du Choléra appartient à la chapelle de Fourvières,
et Lyon le comptera toujours au nombre de ses plus précieuses
 richesses. Espérons que nous pourrons bientôt admirer un
ouvrage, au perfectionnement duquel l'auteur a passé les dix-
huit dernières années de sa vie.
   Tout entier à son art, Orsel ne se maria pas. Il avait, pour
produire ses œuvres, besoin de toute sa liberté. Dans le cours
de sa vie, sa santé toujours chancelante lui a nui beaucoup. A
chaque instant, il était forcé d'interrompre ses travaux, et il serait
mort très-jeune s'il n'avait pas eu auprès de lui l'ami le plus
dévoué et le plus admirable. Les soins affectueux prodigués par
M. Perin à Orsel sont au-dessus de toute expression ; un frère
n'aurait pu faire davantage, et ce dévouement a duré jusqu'à la
dernière heure.
   Il nous semble les voir encore tous deux à Rome, dans l'atelier
d'Orselj au Vicolo del Babuino, ou dans leur modeste logement
de la Via délia croce, il nous semble les entendre encore causer
avec nous sur les chefs-d'œuvre que Rome renferme, et nous
en développer les beautés. Ces entretiens étaient pour nous si
intéressants que bien souvent nous les prolongions jusqu'à une
heure fort avancée. A Rome, les visites les plus habituelles d'Or-
sel étaient pour son maître, P. Guérin, alors directeur de l'Aca-
démie française. Du reste, peu soucieux des distractions assez
rares à la vérité, que l'on trouve dans cette ville, et trop préoc-
cupé de son art pour s'en laisser détourner par le plaisir, c'est
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