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376                             MONOGRAPHIE
    Sous les empereurs, l'usage des tables de bronze pour la pu-
 blication des actes législatifs reçut une application nouvelle ; on
y recourut pour conserver et répandre les discours prononcés
par le prince devant le sénat, et bientôt considérés eux-mêmes
comme ayant force de loi. Quand l'empereur exerçait le consu~
lat ou la puissance tribunitienne, il usait du droit de s'adresser
au sénat assemblé ; s'il était absent ou retenu par un empêche-
ment quelconque, il pouvait faire lire ses discours par des ques-
teurs particuliers qu'on nommait les Candidats du prince (Can-
didati principis). Pendant les premiers temps de l'empire, les
discours du prince n'eurent force de loi qu'autant qu'ils étaient
confirmés par un sénatus-consulte ; mais l'autorité du sénat
s'etfaça peu à peu et de plus en plus devant la prépondérance
toujours croissante du prince. L'approbation et la confirmaton
du sénat ne devinrent plus qu'un vain simulacre , et, soit qu'ils
eussent été envoyés à ce corps déchu et lus par un questeur,
soit qu'ils eussent été lus par le prince en personne, les dis-
cours impériaux eurent toute la puissance d'une loi (1). 11 y en


les Romains jusqu'à Juslinien, parle des labiés de Veleja et d'Héraclée, es
ne dit rien de la table de Claude, qui appartenait moins à son sujet. (ZIMMERN
 [Sigmund WHlhelm), Geschichte des rœmischen Privatrechts bis Justinian.
Heidelberg, 1826, erster Band, 9).
    (1) ZELL (Car.), Claudii imperatoris Oratio, p. 9, 10.
    On voit par le témoignage de Pline qu'il n'était pas moins d'usage de
graver sur l'airain les discours des princes que les sénatus-consultes eux-
mêmes : « Sed quid singula consector et colligo ? quasi vero aut oratione
< complecti, aut memoria consequi possim,quœ vos, P. C , ne qua interci-
  -
 « peret oblivio et in publica aeta mittenda et incidenda in œre censuistis ?
 « Ante orationes principum tantum ejusmodi génère moiiumeutorum mau-
 « dari œternitati solebant : acclamationes quidem nostrœ parietibus curise
« claudebantur. » (PLIN., in Panegyr., 75). M. Zell citeavec raison, comme
un exemple notable de ce genre d'adulation, la décision que prit le sénat de
faire graver un discours de Néron, non sur une plaque de bronze, mais sur
une table d'argent. Ce lie fut point tout : les consuls reçurent l'ordre de lire
ce même discours devant le sénat, chaque aimée, lorsqu'ils entraient en
magistrature.