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342 CORRESPONDANCE. Notre impartialité nous fait un devoir de donner place à la lettre suivante que nous adresse, sur certains points du Bulletin, M. l'abbé Roux. Le lecteur jugera : Monsieur le Directeur de la Revue, La Revue étant une arène publique ouverte à toutes les luttes de l'intelligence, vous voudrez bien accueillir quelques observa- tions sur le Bulletin monumental de M. Joseph Bard. Sa première attaque est pour la stalle archiépiscopale. Cette stalle est » une œuvre extrêmement remarquable comme pen- sée, comme exécution, vraie comme représentation d'une pé- riode historique. » et tout-à -coup cela « est inintelligible, c'est un affreux supplice, c'est une beauté qu'il faut expier dans une dou- leur. » Cela veut-il dire que cette stalle est d'un style barbare, de mauvais goût, puisqu'on la compare à l'ère dégénérée de Claude-le-Gothique ? dans ce cas je ne ferai d'autre réponse que celle que ferait M. Bard à celui qui lui dirait qu'il faut repous- ser bien loin les richesses de la frise corinthienne et de la cor- beille d'acanthe, pour n'admettre que les profils sévères de l'or- dre toscan. Il ne faut pas pousser les choses à l'excès. Il y a un amour de l'art qui est aveugle comme celui de la fable. A ceux qui sont possédés de cet amour il faut, ou des églises noires, enfumées, couvertes de la poussière de tous les siècles, ou des salons bien clairs, bien dorés, bien parfumés. Entre ces deux extrêmes il y a un parti plus sage, auquel il faut se rallier ! Après cette estocade contre l'œuvre de M. Bossan, M. Bard qui veut avoir quelque chose à louer, se félicite d'abord lui-même de ce que ses vœux ont été compris ; car on se dispose à dorer les croix des deux clochers orientaux de Saint-Jean : et à ce pro- pos il raconte que ces croix sont la continuation des deux croix processionnelles de l'autel, le symbole de l'école œcuménique de Lyon. C'est là une exagération de symbolisme. Que les croix soient dorées, rien de mieux ; mais M. Bard aurait dû s'apercevoir plus