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                          SUR L'ABBÉ BONNEVIE.                                333
qu'à vos pensées, et que son doigt écrit tout sur le livre des châtimenls ou
des récompenses ? Que vous en coûterait-il, le soir, de lui payer un dernier
tribut d'amour, et de vous endormir en le bénissant ? Que vous en coûterait-
il d'observer les lois de l'Eglise, ces lois si sages, si conformes à vos besoins,
si précieuses an malheur ; de fréquenter ses temples, où tout esl résignation,
et ses sanctuaires, où tout est miséricorde?           Indigents, embrassez la
Croix ; la Croix est le trésor de ceux qui n'en ont point.
   Réformateurs de nos jours, c'est surtout pour cette portion d'hommes, si
chère à notre zèle, que nous sollicitons à mains jointes votre neutralité :
laissez-nous ces misérables, vous n'avez d'autre présent à leur faire que le
désolant problème de je ne sais quel sombre avenir qui ressemble au néant,
Est-ce donc un si grand bien que d'ajouter au tourment de vivre le tourment
de n'avoir rien à espérer ?

   Nous citons avec plaisir ces lignes vraiment éloquentes de
simplicité, de naïveté, de zèle apostolique, pour montrer aux
détracteurs du talent de l'abbé Bonnevie l'injustice de leurs cri-
tiques, et la mauvaise foi de leurs jugements. Sans doute, tout
n'est pas de cette force évangélique, mais il y a assez de ces
pages dans ces différents discours pour justifier l'empressement
du simple peuple qui accourait à ses sermons aussi bien que les
classes élevées, et qui en retirait peut-être plus de fruit.
                                                   L'abbé BKZ.