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                     SUR L'ABBÉ BONNJSVIE.                      329
récompense que dans le ciel, et cependant il n'avait jamais sa-
crifié au luxe ni à la vanité. La religion qu'il avait célébrée avec
gloire, la religion qu'il avait défendue avec courage, la religion
dont il avait tant de fois montré la sublime consolation, vint
à son aide au moment de sa mort ; un éclair de raison vint il-
luminer un instant sa dernière heure, et il en profita pour re-
cevoir encore une dernière fois les douces consolations de
l'Eglise. Il s'éteignit enfin, le 7 mars 1849, dans sa quatre-vingt-
huitième année.
    L'abbé Bonnevie nous a laissé quatre volumes de Sermons,
panégyriques, oraisons et éloges funèbres, imprimés en 1823.
On fut d'abord surpris qu'il livrât au public le fruit de ses la-
beurs et de ses veilles. Ne devait-il plus monter dans la chaire
de vérité ? était-ce le dernier mot d'une voix qui s'éteignait ?
était-ce un souvenir de reconnaissance qu'il accordait à l'em-
pressement assidu que .les fidèles avaient mis à l'entourer de
 de leurs sympathies religieuses ? On ne sut, dans le moment,
 comment on devait interpréter cette publication précoce. Mais
 en parcourant les notes bien peu nombreuses qu'il a laissées, nous
 nous sommes assuré que sa détermination fut encore l'effet de la
 bonté excessive de son cœur, un acte de simple complaisance.
    Les stations de carême lui avaient attiré un grand nombre
 d'admirateurs dans le Midi et surtout à Marseille. Ne pouvant
 plus jouir du plaisir de l'entendre, on voulut se procurer au
 moins celui de le lire; on le sollicita, on le pressa de publier ses
 discours. 11 le fit avec cette aimable complaisance qui fut le
 type de sa conduite pendant sa longue vie. Il les envoyait à me-
 sure qu'ils paraissaient à ses amis les plus dévoués, qui le re-
 merciaient avec les expressions les plus tendres et les plus ho-
 norables , lui demandant, comme une faveur, de joindre au
 dernier volume l'envoi d'un autographe qu'il serait possible de
 coller, comme un souvenir plus expressif, sur le frontispice de
 l'ouvrage. Cependant, l'abbé Bonnevie ne publia qu'un choix
 de ses discours ; il pouvait encore prêcher une station entière
  sans qu'on eût à le suivre dans l'ouvrage qu'il avait mis au jour.
    Bisons-le cependant, si l'abbé Bonnevie eut des admira-