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290 DE LA SAONE. CHAPITRE Vil. ÉTIAGE DE LA SAONE. — BASSES EAUX. Le mot étiage, nouvellement créé , a, pour objet, suivant son étymologie, d'exprimer le niveau des plus basses eaux d'une ri- vière. L'échelle d'étiage présente, au zéro, ce niveau observé, à un jour donné, sur toute la ligne d'une rivière, repérée pour établir son élévation au-dessus du niveau de la mer. L'on choisit naturellement, pour faire cette opération, les eaux les plus basses, parce que c'est alors qu'elles présentent le plus d'uniformité dans leur pente, à raison de la plus grande uniformité aussi des affluents qui alimentent le cours d'eau dont on veut faire le nivellement. La science laisse beaucoup à désirer sous le rapport des obser- vations que l'on peut vouloir chercher à établir d'après un ni- vellement, à raison de tout ce qu'il y a généralement de si peu précis en fait d'hydraulique. Le niveau des eaux varie souvent dans sa concordance d'une échelle avec une autre échelle, quoi- que, toute deux aient été repérées et établies enmêmetemps. Ceci se conçoit aisément: d'abord la pluie ne tombe jamais uniformé- ment sur tout le bassin d'une rivière, si bien que, pour la Saône, par exemple, l'on voit quelquefois ses eaux baisser à Chà lon, tandis qu'elles s'élèvent à Trévoux ou à Lyon ; parce que la pluie ne s'est fait sentir qu'au-dessous de Châlon seulement. Ensuite, l'etiage est susceptible de varier facilement sur un point, soit par suite de quelques attérissements survenus depuis que l'échelle y a été établie, soit par suite de travaux opérés sur la rivière, tels que des ponts, des endiguements ou des dragages. C'est ce qui est arrivé notamment pour la Saône, où l'on a exécuté, comme nous l'avons déjà dit, des dragages considérables qui, en écrétant les hauts fonds de manière à pouvoir toujours fournir 1 mètre 20 de tirant d'eau à la navigation, ont eu pour résultat d'unifor- miser la pente, tantôt en la diminuant en certains points, tantôt en l'augmentant en certains autres. Nous avons fait connaître le résumé du nivellement de la Saône qui a été commencé en 1835, par M. Moreau, ingénieur, etcon-