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250 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. M. Bourquelot a des habitudes exactes et soigneuses qui donnent une grande solidité à ses travaux épigraphiques. Puis il continue : « Ces qualités sont devenues celles de M. de Boissieu, l'auteur du recueil des Inscriptions antiques de Lyon, dont la quatrième livraison vous a été pré- sentée. Vous connaissez déjà l'exécution vraiment admirable de ce beau livre : toutes les inscriptions y sont rendues enfac simile par le procédé du burin , et imprimées dans le texte avec un soin scrupuleux. Les autres inscriptions qui n'existent plus à Lyon , ou que l'auteur a empruntées à d'autres localités, sont reproduites au moyen d'un caractère dessiné à la fois sur les chefs- d'œuvre du ciseau antique et sur les types les plus parfaits des presses lyonnaises au XVI e siècle. Un typographe de cette ville , qui n'a pas de ri- vaux hors de la capitale, et qui disputerait le premier rang aux plus habiles de notre grande cité , M. Louis Perrin a secondé , sous ce rapport, les soins extraordinaires de M. de Boissieu. Ajoutons que celui-ci a continué son ou- vrage au milieu des agitations et des troubles avec une persévérance méri- toire. Pour reconnaître tout ce qu'une telle entreprise a d'honorable , l'Aca- démie n'attendait qu'une chose : c'est que M. de Boissieu, à force de travail, et se reprenant, pour ainsi dire, lui-même en sous-œuvre , se fût mis, par son expérience de la philologie, de l'histoire et de l'antiquité figurée, à la hau- teur de sa propre magnificence. Les juges les plus compétents et les plus sé- vères nous ont attesté que cette condition était remplie; et, quoiqu'il manquât encore deux livraisons au recueil, votre commission a pensé qu'il y aurait de l'injustice à faire attefldre plus longtemps la récompense si bien méritée par M. de Boissieu : elle vous propose de lui décerner la seconde médaille de ce concours. « La seule objection^qui puisse s'élever contre cet ouvrage résulte du luxe même de l'exécution. Ou se demande s'il est convenable, j'allais dire s'il est permis de reproduire ainsi jusqu'aux moindres détails, jusqu'aux plus minu- tieux accidents de la pierre, des monuments dont l'intérêt est surtout philolo- gique, enfin s'il n'aurait pas mieux valu réserver toutes les ressources de l'art pour les produits de l'architecture et de la statuaire. Il est certain que si l'on voulait rendre de cette manière tous les monuments, ou seulement les princi- paux monuments de l'épigraphie latine, on consumerait des trésors , sans que la science y trouvât un avantage équivalent. Mais, s'il y a une apparence d'er- reur dans le zèle de M. de Boissieu, on la comprend mieux à Lyon que partout ailleurs. Votre rapporteur se souvient de l'impression que produisirent sur lui, au début de ses études, ces longues galeries du palais Saint-Pierre, et les