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DES BORDS DE LA SAONE. 201
Sequani ne s'étendaient pas encore, comme ils l'ont fait depuis
par des conquêtes successives, jusques vers le Rhône.
Sauf diverses fractions territoriales et délimitatives, qu'il y
aurait de la débonnaireté à vouloire déterminer, l'on peut penser
que les Insubres tenaient à peu près le pays qui, au commence-
ment du cinquième siècle de notre ère, formait la Civitas Lug-
dunensium, représentée par l'évêché primitif de Lyon, ou à peu
près le ressort actuel de la Cour d'ap'pel de Lyon, comprenant les
départements du Rhône, de la Loire et de l'Ain, dont l'étendue
territoriale est de 1,346,374 hectares, soit 681 lieues carrées,
400mill., et dont la population, d'après le dernier recensement
de 1846, est de 1,366,783 habitants.
II. A l'époque de Bellovèse, les Segusiavi n'occupaient pas
encore nos pays. Ce ne fut que plus tard que probablement des-
cendus des Alpes, de Seguzio (1) {Suze), les Segusiavi se vinrent
(i) Seguzio (Suze), situé à l'entrée du passage du Mont-Cénis, était la
ville principale du peuple que Ptolémée appelle Segusini.
Sur l'architrave de l'arc de Suze élevé en l'honneur de César Auguste, il
a été gravé une inscription rapportée dans la Statistique du département du
Mont Blanc (page 388), où l'on fait observer que toutes les lettres U y sont
gravées V consonnes. Voici cette inscription dont un fac-similé serait précieux
à recueillir.
IMPERATORI COESAR1 AcGBSTO DIV1 F. PONTIFI MAXIMA TKEBUNIC. POTESTAT. XV IMP.
XXIII. M. JBLICS P.ECIS DONNI F. GOTTIUS PR.EFECTBS C^VITATICM QUE SBBSCRIPT* SUNT :
SEGOV10RBM. SEGCZIANORUM. BELACORBM. CATURIGUM. MEDBLLORBM. TEBAV10RUM. ADOE-
NBT1BM. SOEVIMEATBBM. EGD1NIORUM. VEAN1N10RBM. VEAM1N10RBM. SIMER10RBM. VESB-
BUNORUM. QBAD1AT1BM ET CIVITATES QE.E SOB EO PR^FECTO FCERBNT.
D'Anville fait remarquer dans sa Notice de la Gaule, que cette inscription
est l'unique endroit où il soit fait mention des Segoviorum dont le nom pré-
cède celui des Seguzianorum, ce qui a lieu, dit-il, de surprendre, en ce que
Seguzio étant le chef-lieu du domaine de Cottius, on pense que les Seguzini
doivent occuper la première place entre les peuples soumis à ce prince.
On ignore entièrement à quelle époque les habitants de Suze (Segusini)
sont venus se fixer vers le Rhône et vers la Loire. Une vieille inscription
latine conservée en l'église de St-Pierre-de-Novalèse, aux pieds du Mont-Cenis,
porte que «les Bugésiens actuels doivent leur nom à un établissement ou émi-